Policiers, Roman, Thrillers

Confession

« Comme chez les Rousseau, tous les tiroirs avaient été ouverts, leur contenu éparpillé à travers la pièce. Une boîte à bijoux gisait à l’envers sur le sol. Une autre, en métal, qui servait peut-être de coffre-fort, était ouverte et vide à ses pieds. Deux valises, probablement prises sur l’étagère supérieure de l’unique penderie, étaient ouvertes et également vides à gauche du lit. Les tiroirs de la table de chevet étaient par terre, retournés. »

Richard Montanari, Confession, le cherche midi, 2018, p. 61.

Motivations initiales

Première lecture 2018 dans le cadre de la #TeamThrillerCHM, bonne occasion de découvrir Richard Montanari !

Synopsis

1976. Dans le quartier de Devil’s Pocket (la poche du diable), quartier pauvre du sud de Philadelphie, où vivent de nombreuses familles d’origine irlandaise. Quatre garçons, Kevin Byrne, Jimmy Doyle, Dave Carmody et Ronan Kittredge semblent inséparables, et tentent de se faire une place, entre le beau-père alcoolique de Jimmy, le tenancier de l’épicerie, le vieux Flagg, la famille Farren qui tient d’une main de fer le quartier, et la petite Catriona Daugherty, qui n’a d’yeux que pour Jimmy.

Mais le 4 juillet, jour de fête nationale, Catriona est retrouvée morte, et Desmond Farren, le rejeton un peu attardé de la famille Farren, est considéré comme coupable. Le corps de ce dernier est retrouvé, quelques jours plus tard, une balle dans la nuque. Les deux meurtres ne seront pas élucidés.

2015. Presque quarante ans plus tard, Dave et Ronan sont morts, Kevin est devenu inspecteur à la brigade des homicides. Jimmy, lui, est en bonne position pour accéder au poste envié de procureur du comté. Et tous deux se retrouvent directement concernés lorsque deux homicides sont commis. Le premier concerne une famille entière, les parents et leur fils, le second un vieil homme. A priori, pas de lien entre les deux affaires, mais le mode opératoire est identique : une balle en pleine poitrine pour chaque victime, et deux d’entre elles ont eu le visage arraché. Plus intrigant encore, on retrouve, dans le jardin des deux maisons, un mouchoir en lin sur lequel un mot est inscrit en lettres de sang : TENET et OPERA.

Quels sont les liens entre les deux affaires ? Entre les deux époques ? Kevin Byrne voit soudain ressurgir tout ce qui n’a pas été réglé par le passé…

Avis

> L’avis de T

N’ayant jamais lu de Montanari, je ne savais pas à quoi m’attendre. Et, en 4 pages, je suis dedans. Déjà trois cadavres au compteur, on peut dire qu’on démarre sur les chapeaux de roues !

Les cinquante pages qui suivent m’ont un peu faire sortir de la trajectoire. La mise en place m’a parue un peu poussive, mais c’est peut être moi qui n’était pas au top. Il faut dire que le scénario est complexe, puisque l’on se promène entre l’Irlande et Philadelphie, et que l’on navigue entre 1941 et 2015, en suivant trois générations.

On suit finalement pas mal de personnages différents : Kevin Byrne, bien sûr, mais également plusieurs inspecteurs rattachés à son équipe, Jessica Balzano, procureure adjointe après avoir été le partenaire de Kevin. On croise également les pas d’Eddie Shaughnessy, un vieillard de Devil’s Pocket, Angelica Leary, une infirmière libérale – et ses patients -, Emily, la bibliothécaire aveugle… Et puis les deux Farren qui restent, Sean et Michael, ce dernier souffrant de prosopagnosie, trouble qui l’empêche de reconnaître les visages. Des pistes, des fausses pistes.

Et puis, avec le dénouement, dans les 40 dernières pages, tout se retourne, tout s’inverse. Ou, plutôt, tout reprend sa place. On croyait avoir progressivement compris et puis, finalement, ce n’est plus si clair. Et l’on découvre tout le poids du hasard : hasard qui permet de tirer au clair, 40 ans plus tard, des meurtres inexpliqués ; hasard, aussi, qui se rit de nous, et peut déclencher des drames. Ici, ce sont presque 10 morts, sur la base d’un malentendu…

La mécanique est implacable. Avec Kevin et Jessica, on vit les fluctuations de l’enquête. Parfois on a l’impression de toucher la vérité du doigt, l’instant d’après elle s’est déjà éloignée ; on entre, pistolet au poing, dans des maisons qui peuvent être des pièges, et le stress et les niveaux d’hormones varient au même rythme que celui des inspecteurs. Comme Kevin, on hésite : sa loyauté doit-elle aller d’abord à son métier de policier ou à son enfance ?

Enfin, même si c’est totalement anecdotique, il est amusant de noter que c’est précisément pendant que je lisais ce livre que les Eagles de Philadelphie, qui sont signalés dans le livre, ont remporté leur premier Superbowl de l’histoire…

Naturellement, ce livre est d’abord et avant tout un thriller. Mais on y trouve matière à réflexion, à interrogation, à discussion. Et c’est aussi cela que l’on attend d’un thriller qui n’est pas qu’un « page-turner »…

3 réflexions au sujet de “Confession”

    1. Merci ! C’est un bon thriller, efficace. Pas inoubliable non plus mais ça fait le taf et bien. Le prologue est parfait, le dénouement est vraiment bien fichu, il y a des vraies belles fausses pistes pour nous égarer. Well done, mister Montanari !

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