Histoire, Historiques

Le rendez-vous manqué

Chronique de Le rendez-vous manqué, d’Annie Jourdan.

« Ailleurs, elle parle de surnaturel ou d’irréalité ! Bonaparte continue de la faire rêver, mais en 1815, le rêve tourne au cauchemar ! »

Annie Jourdan, Le rendez-vous manqué, Flammarion, 2023, p. 340.

Motivations initiales 

J’ai reçu ce livre de la part des éditions Flammarion – et j’en profite pour les remercier ! -, mais je pense que, tôt ou tard, j’aurais fini par l’embarquer dans ma besace lors d’une virée en librairie !

Synopsis

Tout avait si bien commencé entre eux deux et pourtant… Le 3 janvier 1798, la rupture est consommée entre Germaine de Staël et Napoléon Bonaparte. Pour s’être opposée à Bonaparte, l’impératrice de la pensée se retrouve bannie, puis assignée à résidence au château de Coppet, en Suisse. C’est un combat étonnant et quasiment inconnu du grand public qu’Annie Jourdan nous propose de découvrir. 

Avis 

En ouvrant ce livre, j’ai naïvement pensé que l’auteure nous offrait ici une biographie croisée. Mais non ! Annie Jourdan prend la main de son lecteur pour le faire plonger dans la vie de Germaine de Staël, ses illusions, ses désillusions, ses amitiés et ses amours, rien n’est passé sous silence. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’impératrice de la pensée a eu une vie rythmée par une mélodie que l’on connait tous, « mes amis, mes amours, mes emmerdes ». 

Son plus grand tort ? Probablement celui d’avoir pensé qu’il mérite mieux que Joséphine et qu’il finira obligatoirement par ressentir quelque chose pour elle. Que leurs intelligences ne peuvent que s’attirer. Malheureusement, elle n’y gagnera, au final, qu’une dizaine d’années d’exil…

Même si tout semble les opposer, on constate qu’ils ont en commun de nombreuses choses, à commencer par leurs rêves de gloire. Elle rêve de gloire littéraire et lui de gloire militaire. Autre point commun, se sont tout deux d’excellents comédiens, il joue le colérique et elle la martyre. Mais ils ne vont jamais réussir à s’entendre et ce dès leur première entrevue. 

Annie Jourdan met en lumière la dualité de ces deux grands personnages du XIXème siècle. C’est fluide, percutant et ça convoque de nombreuses sources du Premier Empire pour venir appuyer ses thèses de rendez-vous manqué. 

Pour certains, l’ouvrage ne parlera pas assez de Napoléon et trop de Madame de Staël, pour d’autres l’ouvrage paraîtra peut-être un peu « gentillet » mais, pour moi, il a l’immense mérite de faire (re)découvrir cette grande figure féminine du Premier Empire. Et si la mise en bouche vous a ouvert l’appétit alors n’hésitez pas, ensuite, à lire la biographie que lui consacre Michel Winock.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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