Aventures, Bandes dessinées, Histoire, Historiques

Legio Patria Nostra – T. 3 Tierras calientes

Chronique de Legio Patria Nostra – T. 3 Tierras calientes, de Jean-André Yerlès (scénario) et Marc-Antoine Boidin (dessins et couleurs).

« Calme-toi mon gars, les embrouilles entre officiers ne nous concernent pas, mais à mon avis, il a eu ce qu’il méritait, l’autre salaud… J’ai encore l’odeur de sa cale puante dans les narines…

Et moi la morsure du fouet dans mes chairs ! Main de Bois, il a eu le cran de se mouiller et faudrait le laisser dans sa mouise ! »

Jean-André Yerlès et Marc-Antoine Boidin, Legio Patria Nostra – T. 3 Tierras caliente, Éditions Glénat, 2023, p. 27.

Motivations initiales

Jamais deux sans trois ! Je l’avais signalé dès le tome précédent, cette série mérite d’être suivie, d’abord parce qu’elle fonctionne très bien, que le scénario est solide, mais également parce qu’elle est l’occasion de découvrir des événements peu et mal connus, autour de cette campagne de Napoléon III au Mexique.

Synopsis

Ce troisième épisode débute avec un flash-forward, puis par un flash-back. Ce dernier nous ramène alors que Main de Bois n’a pas encore sa prothèse, et qu’il se croit perdu pour l’armée et, partant, pour la vie. Ainsi, on continue à explorer nos personnages.

Mais rapidement, nous voilà de retour en Algérie, alors que la légion se prépare à embarquer pour le Mexique et qu’une ancienne connaissance réapparait dans la vie de Casimir, ramenant à la surface un passé qui n’est pas totalement enterré. Zélie, finalement, va être du voyage, et voilà tout notre petit monde embarqué pour un périple en mer, avec un passage par Gibraltar, la traversée de l’Atlantique, Fort-de-France et, enfin, Vera Cruz.

Vera Cruz, ça sonne exotique, mais les soldats regrettent vite l’Algérie. Car les attend le vomito negro, l’appellation locale de la fièvre jaune, qui fait des ravages. Puis ils se voient chargés d’une mission de reconnaissance – décidément, le général Forey a la rancune tenace – : éclairer une partie de l’itinéraire d’un convoi qui doit amener à Puebla des armes, du ravitaillement, mais également plusieurs millions en or, pour payer les troupes. Si les mexicains parviennent à s’emparer du convoi, c’en est fini des espoirs de victoire pour la France !

Le colonel Dupin, chargé de diriger le convoi, est confiant, il ne croit pas à une attaque. Mais c’est sans compter avec la possibilité d’une trahison…

Avis

Cette série est vraiment une belle réussite. Le scénario, qui fait la part belle aux faits historiques – le colonel Dupin n’a pas été inventé pour l’occasion, de même que les événements relatés ici : un convoi est bien parti de Vera Cruz le 29 avril 1863, avec 4 millions de francs en pièces d’or… -, parvient en plus à intégrer des éléments liés eux spécifiquement aux personnages que nous suivons depuis le début.

Tout cela fonctionne parfaitement, on continue à découvrir avec plaisir les protagonistes de cette histoire. Et on en profite pour réviser, ou découvrir, cette campagne exotique menée par la France au Mexique, et dont les hauts faits sont encore encore très présents dans la mémoire de la Légion étrangère.

Les Tierras calientes qui donnent son titre à l’album s’avèrent aussi chaudes que leur nom le laisse supposer, mais les soldats français y subissent également la pluie, la boue, et, surtout, n’y progressent que sous la menace permanente des embuscades. De quoi leur laisser un sacré souvenir du Mexique, entre la maladie et les conditions dantesques de leur progression dans les terres.

Et tout cela les amène, le 30 avril, à Camaron (ou Camerone)… où ce troisième tome se termine !

Alors si vous aussi vous voulez participer à cette campagne et prendre part à ce qui reste, encore aujourd’hui, l’une des grandes pages de l’histoire de la Légion, pensez à votre vaccin contre la fièvre jaune : le vomito negro, qui faisait déjà des ravages à l’époque, risquerait d’être encore plus mal supporté par nos organismes habitués à des conditions moins extrêmes…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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