Biographies & autobiographies, Témoignages

Cavaler seule

Chronique de Cavaler seule, de Kathryn Scanlan.

« Quand vos parents ne s’entendent pas, quand ils se disputent, quand il y a des abus, il vous reste toujours votre cheval. Les jours où rien n’allait, j’allais voir mon cheval et il arrangeait tout. C’est pour ça que je dis toujours que c’est mon cheval qui m’a élevée. »

Kathryn Scanlan, Cavaler seule, 10/18 Éditions, 2024, p. 34.

Motivations initiales

Mon libraire a ce talent rare de dénicher des trésors littéraires qui, trop souvent, restent dans l’ombre, éclipsés par des titres plus en vue. Quel dommage que tant de perles passent inaperçues ! Lorsque, avec une passion contagieuse, il m’a parlé de ce roman, j’ai d’abord hésité : le thème ne m’attirait pas particulièrement. Pourtant, sa ferveur était telle qu’elle a fini par me convaincre. Presque malgré moi, j’ai glissé le livre dans ma besace ! 

Synopsis

Née dans le Midwest, Sonia n’a jamais rêvé de contes de fées, mais de chevaux lancés à pleine vitesse, crinière au vent. Devenir entraîneuse ? Une évidence pour elle, un défi au vu de ce monde impitoyable où les hommes dictent la loi. Jockeys intrépides, lads brutaux, propriétaires intransigeants… L’hippodrome bruisse de tensions, de tricheries et de combats. Pourtant, au milieu du tumulte, il y a l’essentiel : cette connexion unique avec les chevaux, ces victoires arrachées à la rudesse du quotidien.

Avis 

Ce livre, à mi-chemin entre roman et témoignage, est une plongée brute et sincère dans un monde où la passion côtoie la rudesse. L’auteure a pris le temps d’écouter Sonia, de capter son vécu, et cela se ressent à chaque page. Rien n’est enjolivé, rien n’est exagéré : tout sonne juste.

Dès les premières lignes, on est happé par cette existence où l’amour des chevaux est plus fort que les coups, plus tenace que les humiliations. Le monde des lads et des hippodromes déborde de testostérone, et Sonia y fait face avec une détermination qui force le respect. Les injustices, les violences, les regards déplacés : tout est là, mais jamais elle ne s’apitoie. Ce n’est pas un livre qui cherche à émouvoir artificiellement. C’est un livre qui dit la vérité, ou du moins celle que Sonia accepte de livrer. Une pudeur perceptible l’empêche d’en dire trop, et c’est peut-être ce qui le rend encore plus marquant.

Je ne connaissais presque rien du monde hippique, sinon quelques clichés sur la compétition et l’avidité. Pourtant, ce court roman vous embarque en plein cœur de cet univers et vous secoue. Les injustices qu’il dévoile sont nombreuses et révoltantes.

Lu en septembre 2024, il m’a laissé sans voix pendant des semaines. Comme si, moi aussi, j’avais du mal à trouver les mots. On sourit, on est bouleversé,mais surtout on ressent une admiration profonde pour la force de Sonia.

Cavaler seule n’est pas qu’un livre marquant. Selon moi, c’est un chef-d’œuvre.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site lisez.com.

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