Aventures, Bandes dessinées

L’Or du spectre

Chronique de L’Or du spectre, de Philippe Xavier (dessins) et Matz (scénario).

« Le vieux est peut-être toqué, sa mémoire part en lambeaux, il ne sait même plus vraiment qui il est, mais il a l’air d’avoir des moments de lucidité, et je ne crois pas qu’il mente… »

Philippe Xavier, Matz, L’Or du spectre, Éditions du Lombard, 2025, p. 32.

Motivations initiales

C’est toujours un moment de joie d’ouvrir un colis du Lombard, en ne sachant parfois pas ce que nous avons reçu. Et quand c’est un des albums de la collection Signé qui émerge du paquet… il y a toujours l’envie de l’attaquer très vite ! Alors, évidemment, L’Or du spectre n’a pas attendu bien longtemps dans la PAL…

Synopsis

1970. Chuck sort juste de prison, et il n’a plus qu’une idée : retrouver son amie, Kat, et aller tous les deux récupérer l’argent qu’il a planqué peu avant d’être arrêté. Sur le papier, c’est simple… mais tout va très vite se compliquer !

La ville abandonnée où il a enterré l’argent, finalement, semble être hantée par un spectre, Rufus, qui lui aussi recherche un trésor, bien plus ancien, celui-là. Mais surtout, Chuck découvre qu’il a peut-être été un peu naïf, en faisant une confiance aveugle à Kat, mais aussi à un de ses co-détenus. Bref, il est attendu comme au coin d’un bois, et nombreux sont ceux qui lui logeraient volontiers une balle pour l’empêcher de mettre la main sur son pactole.

Et puis… la région n’est pas totalement déserte. Un camping-car y circule… dont Philippe Xavier et Matz avaient probablement raconté une partie de l’histoire dans un album précédent, Le Serpent et le coyote

Avis

Il ne s’agit pas de la première collaboration entre Philippe Xavier et Matz, et l’on ne serait pas étonnés d’apprendre que les deux partagent un certain goût pour l’humour noir, mais également pour les personnages de losers magnifiques. Chuck, en effet, entre assez bien dans cette catégorie : certes, il n’est pas blanc-bleu, mais il continue, bien que la vie ne l’ait pas toujours épargné, à jeter un regard plutôt naïf sur le monde qui l’entoure, et, surtout, sur les hommes et les femmes parmi lesquels il évolue. Oui, il semble être désigné comme le dindon de la farce, celui que l’on n’hésite pas à pigeonner. Mais cela ne l’empêche pas de garder la tête haute et d’essayer de rester droit dans ses bottes.

Encore une fois, il n’est lui-même pas très recommandable, voleur, escroc, arnaqueur, pas vraiment franc du collier. Mais naïf, comme s’il n’arrivait tout simplement pas à imaginer que les autres puissent, eux aussi, jouer leur propre carte quitte à ce que ce soit à ses dépens.

Dans des décors western du plus bel effet – on sent à la fois la chaleur, la touffeur, dans un silence étourdissant, avec seulement le vol, de ci, de là, d’un vautour – notamment lorsque votre situation se gâte -, l’histoire se déploie. Sans insister lourdement sur la violence – on n compte pas les personnages secondaires qui restent sur le carreau -, chacun tente de tirer son épingle d’un jeu dont on voit très vite qu’il est pipé. Mais qui tire les ficelles ? Et, surtout, qui va réussir à emporter la mise, à la fin ?

Ça fonctionne bien, c’est plaisant à lire, les rebondissements s’enchaînent sur un bon rythme. C’est un très bon album qui plaira à tous les amateurs et toutes les amatrices de personnages un peu cassés qui essayent, malgré tout, de s’en sortir, mais qui laissent toujours des plumes sur le terrain… Alors, en route pour le Nouveau-Mexique ?

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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