Chronique de Tête de chien – Livre 3, de Vincent Brugeas, Ronan Toulhoat et Yoann Guillo.
« Vous êtes dans une impasse, Messire, vos gens sont sans défense. Ces deux chevaliers ne sont rien pour vous, et n’ont pas plus d’honneur que vous m’en prêtez. Croyez-moi : j’ai subi, par deux fois, les conséquences de leur fourberie. »
Vincent Brugeas, Ronan Toulhoat et Yoann Guillo, Tête de chien – Livre 3, Dargaud, 2025, p. 58.
Motivations initiales
Les éditions Dargaud m’avaient gentiment envoyé les deux premiers tomes et je dois dire que j’avais adhéré à l’histoire, aux dessins… Alors quand j’ai vu que les auteurs présentaient le troisième opus aux Imaginales, impossible de résister !
Synopsis
La route touche à sa fin : Jehan et ses compagnons ne sont plus qu’à quelques lieues du château de son père. Mais l’heure est venue pour le groupe de se séparer. Lancelin et Maïeul doivent repartir, le cœur serré, loin des leurs. Une séparation que n’attendaient qu’une chose, leurs ennemis.
En effet, depuis des semaines, Gaucher et ses hommes guettaient ce moment : affaiblir le groupe en l’isolant. Sitôt Lancelin et Maïeul partis, l’embuscade est lancée. Le traître entend bien se venger du Noirci, coûte que coûte.
Mais Lancelin, fidèle à lui-même, ne se rend pas si facilement. Malgré ses graves blessures, il parvient à prévenir Jehan et Josselin, qui accourent à son secours. Le danger, cependant, est loin d’être écarté.
Gaucher a désormais un nouvel allié : un mystérieux brigand aux airs de chevalier, connu sous le nom de Renart. Ensemble, ils traquent sans relâche ceux qu’ils considèrent comme des proies.
Jehan, consciente que le château est encore trop loin, envoie Paulin et Maïeul chercher du renfort. De son côté, elle tente de sauver Lancelin en l’amenant au Nid d’Aigle, une demeure perchée, appartenant à un oncle misanthrope dont elle ignore tout.
Une rencontre inattendue qui pourrait bien changer le cours de son destin…
Avis
Avec ce troisième tome, Tête de chien confirme tout le bien que je pensais de cette série. Et même mieux : je l’ai trouvé encore plus rythmé, intense, et abouti que les précédents. Dès les premières pages, l’action repart de plus belle, sans temps mort, avec des enchaînements maîtrisés et une narration fluide, presque cinématographique.
Les chapitres, bien découpés, donnent un vrai tempo à la lecture, renforçant la tension à chaque rebondissement. On se surprend à tourner les pages sans s’en rendre compte, happé par une intrigue toujours aussi captivante. Les enjeux montent d’un cran, les alliances se font et se défont, et les dilemmes moraux deviennent plus subtils.
Côté visuel, c’est une claque. Les dessins sont somptueux : expressifs, détaillés, puissants. Chaque case respire l’émotion et l’action. Que ce soit dans les visages, les scènes de combat ou les décors, rien n’est laissé au hasard. L’intensité passe autant par le trait que par le scénario, et c’est cette complémentarité qui rend la lecture aussi immersive.
Mais ce qui fait, selon moi, la vraie force de Tête de chien, c’est son casting de personnages. Tous ont une vraie densité, un passé, une faille, même les antagonistes. Difficile de ne pas s’attacher à chacun d’eux, y compris ceux qu’on est censés détester. Et ça, c’est rarement aussi bien réussi.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

