Chronique de Heartless Manor – T .1 & 2, de Alfreda Enwy.
« – Je suis désolé que tu penses cela petite souris. Nous t’avons cherché toute la nuit, errant jusqu’aux premières lueurs de l’aube dans Bogota dans l’espoir de te trouver. »
Alfreda Enwy, Heartless Manor – T. 1, HarperCollins, 2025, p. 47.
Motivations initiales
Parfois, on a besoin de lectures qui ne cherchent pas à moraliser, ni à adoucir les angles. Heartless Manor m’attirait pour cette raison : la promesse d’une histoire intense, sombre, pleine de passion brutale et de relations toxiques. J’avais envie d’un roman qui se lit vite, qui m’aspire, qui ne me laisse pas reprendre mon souffle avant la dernière page. Et il faut le dire : Alfreda Enwy sait construire des univers où l’addiction du lecteur est immédiate.
Synopsis
Bienvenue à Heartless Manor, un lieu à la fois fascinant et dangereux, théâtre d’intrigues où le pouvoir, la manipulation et le désir se mêlent dans un tourbillon addictif.
Dans cette série, on suit des personnages charismatiques mais profondément abîmés, dont les relations sont marquées par la domination, le contrôle et les jeux de pouvoir. Derrière chaque geste se cache une intention, derrière chaque sourire un calcul. Les alliances sont fragiles, les trahisons fréquentes, et l’intensité émotionnelle ne laisse aucun répit.
Au cœur de tout cela, des relations passionnelles et toxiques, où l’attirance physique se mêle à la peur, à la colère et à des sentiments qu’aucun des protagonistes n’ose vraiment affronter.
Avis
Oubliez les romances lisses : à Heartless Manor, on se brûle les doigts… et on en redemande.
Heartless Manor est une série qui assume totalement son ADN : c’est sombre, toxique, sensuel, et profondément addictif. Ce qui frappe en premier, c’est la manière dont Alfreda Enwy parvient à construire des personnages à la fois repoussants et fascinants. On sait pertinemment qu’ils manipulent, qu’ils trahissent, qu’ils utilisent le désir comme une arme, et pourtant, on reste accroché à leurs moindres gestes, comme prisonnier de leur jeu.
L’autrice prend le parti de ne rien adoucir. Elle expose la toxicité des relations sans chercher à la justifier ni à la transformer en romance classique. Cela crée une tension permanente, un sentiment d’urgence qui pousse à tourner les pages presque malgré soi. Chaque échange, chaque confrontation devient une scène de pouvoir où l’équilibre bascule sans cesse.
Ce que j’ai également beaucoup apprécié, c’est l’atmosphère. Heartless Manor, avec son huis clos presque oppressant, devient un personnage à part entière. Ses murs semblent absorber les secrets, ses couloirs bruissent de menaces silencieuses. On a la sensation d’être enfermé avec les protagonistes, pris dans cette spirale de séduction et de destruction.
L’écriture d’Alfreda Enwy est parfaitement adaptée au genre : vive, incisive, rythmée, avec des dialogues qui claquent et des descriptions qui installent immédiatement la scène. On est happé dès les premières pages et il devient presque impossible de s’arrêter.
Enfin, il faut souligner la dimension érotique. Ici, elle est brute, déstabilisante, parfois dérangeante. Elle s’inscrit pleinement dans la dynamique de pouvoir et de manipulation qui structure le récit. Ce n’est pas une lecture que je recommanderais à tout le monde, mais pour ceux qui apprécient les romances sombres et les atmosphères intenses, Heartless Manor est un véritable page turner.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site Place des libraires.
Ô grimoire ! 