Policiers, Roman noir

Ne me cherche pas demain

Chronique de Ne me cherche pas demain, d’Adrian McKinty.

« Tout était calme, alors pour prouver qu’ils étaient toujours en activité, les membres de l’IRA provisoire ont procédé à une petite série d’attentats à la voiture piégée dans des bourgs à l’ouest de la rivière Bann. Certains précédés d’avertissements, d’autres non, ce qui couvrait l’éventail des différents modes opératoires des diverses cellules de l’IRA. »

Adrian McKinty, Ne me cherche pas demain, Babel Noir, 2023, p. 117.

Motivations initiales

Quand un de vos libraires, dont vous avez déjà eu l’occasion de vérifier la pertinence, vous recommande un livre, que faites-vous ? Évidemment, vous suivez la recommandation, et vous repartez avec l’objet en question. Et soit il rejoint votre propre PAL, soit celle de tel ou tel de vos proches. Eh bien voilà comment ce livre s’est retrouvé dans la mienne !

Synopsis

L’inspecteur Sean Duffy, malgré ses incontestables capacités professionnelles, à le chic de se mettre à dos des personnes dont on préfèrerait, en général, ne pas se faire des ennemis. Et notamment, il parvient à irriter suffisamment les instances du FBI pour que sa hiérarchie n’ait, finalement, pas d’autre choix que de le radier – sur la base de fausses accusations !

Mais le hasard faisant parfois bien les choses, c’est au moment où Sean Duffy se retrouve mis d’office à la retraite que Dermot McCann, expert artificier de l’IRA, profite d’une évasion collective pour disparaître dans la nature. Or Sean et Dermot se connaissent : ils ont grandi dans la même ville, fréquenté les mêmes écoles, côtoyé les mêmes personnes…

Le MI5 décide alors de sortir Sean Duffy de sa retraite pour traquer le terroriste, en pariant sur cette proximité entre les deux hommes. Mais comment, pour un catholique considéré par beaucoup comme un traître du fait de son appartenance à la police anglaise, réussir à délier les langues des membres ou sympathisants de l’IRA ?

Pourtant, rapidement, Sean se voit offrir une solution : s’il parvient à résoudre une « énigme en chambre close », alors il pourrait accéder à des renseignements…

Avis

Il est toujours réjouissant, dans un roman policier, de se retrouver confronté à ce « summum de l’art policier » que constitue une énigme en chambre close. C’est ce qu’Adrian McKinty nous propose ici, avec ce personnage de Sean Duffy, fin connaisseur de musique et de littérature, grognon à souhait, nostalgique. Mais, surtout, intègre et obstiné.

Et puis, ce n’est pas négligeable, il y a des personnages féminins forts et qui, en tout cas, ne sont pas que des faire-valoir de la virilité exacerbée de tel ou tel. Il y a Kate, il y a Mary, il y a Annie.

Et puis il y a l’Irlande. Qui n’est pas qu’un décor, mais qui infuse cette histoire à la fois de ces légendes, de sa musique, et, naturellement, de la violence de ce conflit, marqué par différents attentats. Ce n’est pas anecdotique qu’un policier vérifie à chaque fois qu’il prend son propre véhicule qu’il n’y ait pas de bombe placée dessous…

Ça fonctionne remarquablement, c’est bien construit, c’est malin, c’est agréable à lire. Bref, cela donne envie de découvrir les enquêtes précédentes de Sean Duffy (celle-ci est la troisième, mais la 4e de couverture précisait bien qu’elle peut se lire indépendamment des deux autres). Bref, tous les indicateurs sont au vert !

Alors, ça vous dit de rejoindre Sean pour un petit séjour en Irlande du Nord – et vous ne serez pas obligé(e) de rencontrer Margaret Thatcher ! – ? Dans l’affirmative, prenez de quoi vous protéger de la pluie, mais, surtout, méfiez-vous des roquettes, qui sont si vite tombées !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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