Chronique de Les Enclaves dorées – T. 3 Scholomance : Leçon n°3, de Naomi Novik.
« Et pendant tout ce temps, c’est moi que les profs de l’école assassinaient du regard quand ils nous lisaient leurs sermons sur les drogues : mon statut de gamine à moitié indienne issue d’une communauté faisait de moi une fabricante de yaourt mangeuse de tofu aussi débauchée qu’Henri VIII. Ah. Je n’aurais pourtant pas risqué de goûter à la moindre drogue, même si on m’en avait proposé, sauf à celles qui te rendent les corvées et les devoirs plus supportables : c’est déjà assez difficile de repousser tous les malés à cent bornes à la ronde sans avoir l’esprit altéré par des substances qui m’auraient vraisemblablement poussée à croire qu’ils étaient encore plus puissants – ce qui, de fait, les aurait rendus plus puissants. »
Naomi Novik, Les Enclaves dorées – T. 3 Scholomance : Leçon n°3, Pygmalion, 2023, p. 113.
Motivations initiales
Ayant lu les deux premiers tomes de cette série – les chroniques sont ici et là -, il serait curieux, et très mauvais signe, de ne pas lire ce dernier tome… Mais non, restons dans la logique…
Synopsis
Le deuxième tome s’était achevé par la sortie de la Scholomance, avec la ferme intention de « larguer les amarres » de l’école avec le monde réel, pour que les futurs élèves soient dans l’incapacité d’aller risquer leur vie, et en abandonnant dans un espace coupé du monde tous les monstres qui peuplent l’école. Mais… tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu.
El doit désormais s’inventer une nouvelle vie, et, peut-être, trouver comment employer utilement les Sutras dorés qu’elle a découvert à l’école. Mais, rapidement, les conditions changent : des enclaves sont attaquées, probablement par un mystérieux maléficien qui parvient à passer sous les radars. El se retrouve alors à tenter de sauver l’enclave de Londres… première étape pour comprendre que la situation est encore bien plus complexe qu’elle ne l’imaginait initialement.
C’est alors à une lutte contre les habitudes, les malentendus et les petites lâchetés du quotidien qu’elle se trouve finalement mêlée…
Avis
Jusque-là, cette série ressemblait à une version trash de Harry Potter. Mais c’est en réalité bien davantage que cela. En effet, les questions soulevées ici sont bien plus profondes – même si, dans Harry Potter également, et, plus largement, dans la plupart des livres qui constituent une sorte de quête existentielle pour leur personnage central, les questionnements qui constituent la trame de fond sont extrêmement sérieuses.
Ici, ce sont les enjeux des choix que nous posons qui sont interrogés. Quel est le prix de nos décisions ? Comment, par lâcheté, par égoïsme, par refus de regarder les choses en face, nous pouvons parfois permettre que de véritables horreurs s’abattent sur le monde. Ici, il faut comprendre ces « horreurs qui s’abattent sur le monde » de façon littérale, avec les gueules-béantes. Mais je ne veux pas trop en dire, pour ne pas spoiler l’histoire… ce qui, d’ailleurs, complique assez singulièrement le fait de donner un avis.
C’est bien fichu, c’est efficace, c’est malin. Par moments, je me perds un peu dans certaines des descriptions, et je n’ai probablement pas compris exactement toutes les implications que l’auteure voulait y mettre. Mais ce n’est pas grave…
Alors, oui, faire des choix, cela a des conséquences. Mais faire le choix de ne pas faire de choix, cela a également des conséquences. Et, dans tous les cas, cela engage notre responsabilité. Même si c’est désagréable à admettre. Et cela s’applique aussi bien au monde de la Scholomance qu’à notre monde à nous… si chaotique !
Alors, êtes-vous prêt à vous débattre avec El dans les affres des grands enjeux de la planète ? Si c’est le cas, vite, en piste !
Pour en savoir plus
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