Chronique de Fac off, de Frédéric Sojcher.
« Il entama un long laïus sur les charges et les responsabilités incombant à un professeur des universités, beaucoup plus nombreuses que celles imputées au maître de conférences, sans que la différence de salaire soit conséquente. Les PR étaient de vaniteux personnages. Était-ce pour me dire cela qu’il était venu à Paris ? Il prononça cette sentence :
– Dans mon monde, l’élève ne dépasse jamais le maître ».
Frédéric Sojcher, Fac off, Éditions Léo Scheer, 2024, p. 131.
Motivations initiales
J’ai entendu parler de cet ouvrage dans l’émission de Valérie Expert et Gérard Collard sur Sud Radio. Je dois vous avouer qu’il m’intriguait et quand je l’ai vu à la librairie, je n’ai pas su/pu résister !
Synopsis
L’université est un monde opaque, voire obscur, pour ceux qui n’ont pas côtoyé de près cet univers…
Frédéric Sojcher nous livre ici un récit de ses jeunes années étudiantes, jusqu’à sa nomination au poste de professeur des universités. L’auteur ne passe rien sous silence, même les moments les plus noirs de son parcours.
Avis
L’université, son jargon si particulier et son système qui fonctionne un peu selon le système pyramidal du Moyen Âge, est une sphère totalement à part, souvent peu compréhensible et peu accessible pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds ou pour les étudiants qui arrêtent rapidement leurs études.
« L’université tue », « L’université broie nos jeunes chercheurs », « Scandale à l’université », « Sexisme à l’université » et « Abus de pouvoir d’un enseignant sur sa doctorante »… Voilà ce qui commence depuis quelques années à arriver aux oreilles de tous, y compris des « non universitaires ». En effet, ce monde vous change, ce monde laissera sur vous une empreinte indélébile et pour certain(e)s, le monde universitaire est, avant tout, un lieu où exercer son mini-pouvoir auprès d’une poignée d’étudiant(e)s qui seront impressionnés, voire sous une forme d’emprise.
Ce livre est une immersion dans un monde qui se résume parfois à « magouilles et compagnie » et, surtout, à l’exploitation de certains jeunes doctorant(e)s. Alors oui, parfois le narrateur reste trop en surface et ne va pas au fond des problèmes mais comment lui en vouloir quand on sait que parler peut vous mettre au ban de ce petit monde ? Ici, on a son récit de jeune doctorant, des morceaux de sa vie personnelle – qui finit par éclater en morceaux – et, enfin, la reconnaissance de ses pairs. Oui, parfois ça peut manquer de profondeur…
Moi, je l’ai dévoré, je n’ai pas pu le lâcher sûrement parce que certaines situations m’ont propulsé il y a quelques années en arrière et me font dire « tu as bien morflé, mais tu es encore debout et toi au moins tu peux te regarder dans une glace chaque matin ! »
Simple à lire, fluide, si vous voulez en savoir plus sur l’enseignement supérieur, c’est par celui-ci qu’il faut commencer.
Si seulement les langues pouvaient encore plus se délier…
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

