Essai, Histoire, Historiques

Une histoire de l’escalade

Chronique de Une histoire de l’escalade, de Stéphane Gal.

« Loin d’une image savante, esthétique ou mystique, les Alpes apparaissent aussi comme un espace de dissidence, rétif à l’autorité du roi comme à celle de l’Église romaine. »

Stéphane Gal, Une histoire de l’escalade, Éditions Arkhé, 2024, p. 35.

Motivations initiales 

La montagne, ça nous gagne ! Il y a des années que j’avais laissé mon attrait pour la montagne de côté et puis la vie a fait que finalement, 2024 a été l’occasion de retrouvailles inattendues. Depuis, j’ai élargi mon spectre de lecture car j’aime comprendre ce qui m’entoure. 

Synopsis

Dans cet essai, Stéphane Gal revient aux sources de l’escalade, ou, plus précisément, à l’histoire de l’apprivoisement des sommets par l’autorité royale à partir de 1492. 

La monarchie française lorgnant de plus en plus sur la péninsule italienne, la chaine de montagnes qui sépare les deux pays devient en elle-même un enjeu stratégique, dont il faut, sinon s’affranchir, du moins assurer une forme de maîtrise. 

Dédiaboliser, apprivoiser, gravir la montagne, voilà les thèmes principaux abordés dans ce livre.

Avis

Cet essai est très simple à lire et chacun peut donc se plonger dedans sans inquiétude. Pas besoin d’être historien ou géographe pour comprendre les idées majeures que développe Stéphane Gal. 

Au début de l’époque moderne – pour rappel, l’époque moderne débute à la découverte de l’Amérique (1492) et s’achève avec la Révolution française (1789) – la montagne occupe encore une place totalement marginale dans la pensée occidentale. Effectivement, la montagne a essentiellement une connotation religieuse, un univers originel créé par Dieu. Mais les sociétés sont en mouvance, les mœurs changent et la perception du monde également. Si l’on veut étendre son pouvoir, pour un roi de France, il faut absolument dominer les espaces naturels et notamment le massif des Alpes. 

L’auteur nous embarque avec lui pour assister à l’ascension du Mont Aiguille en 1492, ce sommet si imposant qui impressionne autant qu’il effraie. Tout est expliqué, détaillé et la démonstration est menée d’une main de maître. On sent que l’auteur est un spécialiste de la montagne et qu’il a même été jusqu’à traverser les Alpes en armure et à gravir le sommet du Mont Aiguille pour comprendre les sensations décrites dans les archives datant de 1492. 

Ce livre est autant un essai historique sur l’histoire de la domination d’un massif au nom de l’autorité royale qu’une expérience personnelle de l’auteur. Bref, il est à mettre entre toutes les mains de ceux qui sont curieux et des adeptes de la montagne.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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