Bandes dessinées

RIP – T. 6 Eugène

Chronique de RIP – T. 6 Eugène, de Gaet’s (dessins Julien Monier).

« Et il est pas né, celui qui va venir me dire ce que je dois faire ou pas faire. Je ne me suis pas tapé des mois de mitard pour qu’une fois dehors on vienne me faire chier. »

Gaet’s (dessins Julien Monier), RIP – T. 6 Eugène, Éditions Petit à Petit, 2023, p. 14.

Motivations initiales

Je vous le disais pas plus tard que la semaine dernière : l’univers est addictif. Et donc, une fois que vous êtes lancé(e), impossible d’imaginer seulement changer de roue. Il faut aller au bout, et savoir. Parce que les auteurs, dans leur immense (si, si, je crois vraiment) perversité, ont semé tous les petits cailloux qui font que vous VOULEZ avoir toutes les ficelles. Quel(s) coup(s) tordu(s) nous réservent-ils encore ? Et, les connaissant, ils n’ont pas choisi par hasard de donner comme sous-titre à ce dernier opus Toutes les bonnes choses ont une fin

Synopsis

C’est au tour de Eugène de passer sur le grill. Qui est-il, comment est-il arrivé là, pourquoi est-on, jusque-là, tenté de le présenter comme un grand beauf raciste, un peu bas de plafond, qui réfléchit surtout avec ses muscles et se comporte comme un caïd.

Et, bien sûr, on ne sera pas déçu(e)s… On retrouve un Eugène dans la cour d’école, primaire, probablement. Mais je ne vais pas tout vous raconter !

On le découvre plus attentif, plus psychologue qu’on ne l’aurait imaginé. Bon, attention, je ne dis pas qu’il est passé à côté d’une grande carrière d’intellectuel (de gauche ?). Non, pas à ce point. Mais quand même…

Après un parcours à l’occasion duquel on voit fleurir et grandir la colère qui semble toujours l’animer, le voilà dans l’équipe, à ramasser des cadavres. Parfait pour le confirmer dans l’idée que la vie n’est pas tendre, et l’entretenir dans sa rage… même si celle-ci vise les mauvaises personnes.

Mais où tout cela l’amènera-t-il ?

Avis

Une conclusion qui boucle en beauté la série, et qui nous emmène même 5 ans après les derniers événements de notre belle équipe. Qui tirait les ficelles, pourquoi et comment ? On le sait, je le sais. Comment tous nos anges de douceur se sont-ils retrouvés rassemblés ici ? On le sait, je le sais. Mais, parce que toutes les bonnes choses ont une fin – évidemment -, je vous laisserait le découvrir par vous-même.

Sans surprise, l’humour noir de Gaet’s trouve une fois encore un terrain de jeu à sa mesure. Les dessins de Julien Monier, dont je me rend compte que je n’ai probablement pas assez dit qu’ils accompagnent parfaitement l’histoire, sont une fois encore notablement glauques. Bref, comme personne ne commence une série par le tome 6, nul ne peut arriver ici par hasard, et chacun sera donc ravi de retrouver ces valeurs sûres.

Ah, il me reste quand même une interrogation… Je me posais la question, dans la chronique du tome 1 pourquoi il n’y avait pas d’épisode consacré à Mike. Trop abruti ? Je m’attendais, d’une façon ou d’une autre, à un petit twist autour de cela ; oui, je craignais le coup fourré. Mais il y a sans doute des raisons plus simples que cela… Si quelqu’un a un indice…

Amateurs de noir bien noir, de glauque, d’atmosphères irrespirables : RIP est pour vous. Venez, si ce n’est encore fait, vous frotter à cette histoire terriblement humaine…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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