Bandes dessinées

Daemon – T. 1 Les Vierges de Thessalie

Chronique de Daemon – T. 1 Les Vierges de Thessalie, de Vincent Brugeas (dessins et couleurs : Guillo, Toulhoat).

« Tu l’auras peut-être remarqué au vu de mon humeur changeante, mais de sombres pensées m’assaillent régulièrement. Des envies de meurtre et de carnage. Un héritage de mon père, sans doute. Je réprime ces envies depuis ma plus tendre enfance »

Vincent Brugeas, Daemon – T. 1 Les Vierges de Thessalie, Éditions du Lombard, 2025, p. 18.

Motivations initiales

Nous l’avions vu annoncé. Nous l’avons demandé. Nous l’avons reçu. Nous l’avons lu !

Synopsis

Daemon est un demi-dieu, né des amours d’Arès et d’une paysanne. Des demis-dieux comme lui, il s’en compte de nombreux, en Grèce, alors que les dieux ne sont pas réellement précautionneux quant aux enfants qu’ils sèment de ci, de là. Mais souvent, ils sont vigilants à ne s’en prendre qu’à des princesses, plutôt qu’à des paysannes. Question de standing. Mais, là, Arès a été abusé, abusé par Apollon qui lui a joué une mauvaise blague. Il l’a en effet convaincu que la paysanne sur laquelle il lorgne est en fait une princesse incognito.

Mais dès le subterfuge dévoilé, Arès se venge. D’Apollon ? Ah mais non, pas du tout. En tuant la mère de Daemon et en laissant ce rejeton non désiré livré à lui-même. Les jeux des dieux sont cruels…

Son héritage, Daemon le porte comme une croix : agressif, bagarreur, incroyablement fort et perpétuellement en colère. La seule carrière possible, devenir mercenaire.

Mais il a réussi au passage à fâcher Zeus, qui lui a lancé une malédiction : s’il n’obtient pas la reconnaissance d’humains, il se transformera progressivement en statue de marbre… Des humains avec lesquels il ne sait pas se comporter.

Avis

Ce n’est pas la première fois que, sur ce blog, apparait l’une ou l’autre bande dessinée commis par nos auteurs et dessinateurs, parfois séparément, parfois par deux, ici à trois… Et, souvent, il faut le dire, avec un beau succès.

Eh bien, cette fois encore, cette histoire qui s’ouvre s’avère prometteuse. Un premier tome nécessite toujours un petit peu de temps pour poser le décor, le monde, le contexte historique. Mais, ça fonctionne !

Daemon semble impulsif, irréfléchi, brutal. Non, en fait, il est tout cela. Et cela contribue à une sorte de comique de situation, puisqu’assez rapidement on se dit quand il engage une action « ah, là, tu aurais sans doute mieux fait de te poser trente secondes ». Mais non, il enchaîne les mauvais choix, incapable – il n’est vraiment pas fait pour cela – de la moindre empathie, incapable, donc, de comprendre ce qui pourrait lui valoir cette gratitude dont il a désormais urgemment besoin.

Espérons seulement que ce ressort comique ne se prolonge pas tout au long de la série : il pourrait devenir répétitif. Mais nous avons toute confiance en Vincent Brugeas pour accompagner une évolution de notre colosse aux pieds d’argile (c’est une image !).

Alors ? Alors en route pour rejoindre Daemon sur les routes de Thessalie, en compagnie d’Eugenios, un poète qui prétend conter les aventures du demi-dieu, et de Diomède, un chien affectueux… très affectueux !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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