Chronique de Commandant Solane, de Jérémie Claes.
« Ce goût du sang lui vient de son père qui lui racontait ses histoires tonitruantes d’Algérie, fier et belliqueux, en lui détaillant les armes, les munitions et les trente-six manières de tuer un homme à mains nues. Marie-Louise peut nettoyer un MAC 1950 à l’aveugle et sait les secrets de la gégène. Marie-Louise était la chérie de son paternel. Ah, s’ils n’étaient pas fâchés, tous les deux ! La folle aventure ! »
Jérémie Claes, Commandant Solane, Éditions Héloïse d’Ormesson, 2025, p. 167.
Motivations initiales
Ayant a-d-o-r-é le premier polar de cet auteur belge, je n’ai pas pu me retenir et donc j’ai enchainé avec son nouveau livre… Chez moi, c’est tout ou rien, vous commencez à me connaître !
Synopsis
Sur la plage de Cannes-La Bocca, l’horreur frappe de plein fouet : quarante-deux corps carbonisés et mutilés viennent s’échouer sous les yeux médusés des vacanciers. Qui sont-ils ? Pourquoi cette exécution barbare ? Tandis que les autorités détournent le regard, Solane, flic à la retraite, refuse de se taire. Déterminé à faire éclater la vérité, il reprend du service et plonge au cœur d’une enquête à haut risque. À ses côtés, Jasmine, militante acharnée, et Moussa, unique survivant du carnage. Mais face à une milice fanatique et un département gangrené par l’extrémisme, leur quête (de justice) pourrait bien se retourner contre eux.
Avis
Un polar coup de poing qui va vous tenir en haleine !
Jérémie Claes frappe fort avec ce deuxième polar totalement addictif ! Dès les premières pages, impossible de lâcher ce roman : le temps s’arrête, et on plonge tête la première dans une intrigue explosive.
Si l’histoire prend une direction différente de son premier opus, on retrouve avec plaisir notre duo de flics préféré, Solane et le Busard. Et quelle évolution ! Page après page, le lien entre eux – et avec nous, lecteurs – se renforce. Attachez vos ceintures, car certaines scènes risquent bien de vous faire frôler la crise d’apoplexie !
Mais au-delà de ces personnages hauts en couleur, l’auteur excelle dans l’art de dresser une galerie de figures aussi fascinantes qu’ignobles. Une véritable brochette de salopards, où certaines ressemblances avec des figures politiques actuelles… sont purement fortuites, bien entendu !
Ce qui bluffe, c’est la construction narrative redoutable. Jérémie Claes tisse une intrigue principale déjà solide, tout en y greffant une multitude de sous-intrigues sans jamais perdre son lecteur. Strate après strate, il nous engloutit dans un tourbillon de manipulations et de machinations, jusqu’à nous glacer le sang.
Et que dire de son écriture ? Plus incisive, plus mordante, plus assurée, elle se teinte d’un humour encore plus présent et toujours parfaitement dosé. Résultat : 300 pages en apnée, et j’ai adoré chaque instant !
Mais ce qui marque profondément dans ce roman, c’est sa critique sociale percutante. En refermant ce livre, impossible de ne pas se demander si notre monde ne part pas en lambeaux sous nos yeux… Une lecture qui fait réfléchir autant qu’elle secoue.
Foncez, c’est palpitant !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site lisez.com.

