Chronique de La Route, de Manu Larcenet.
« – Qu’est-ce-qu’on fait p’pa ?
– On dirait un vagabond inoffensif, mais ça pourrait être un leurre… On va sûrement le suivre… On verra bien s’il se retourne… »
Manu Larcenet, La Route, Dargaud, 2024, p. 112.
Motivations initiales
Un cadeau de Noël que j’ai enfin pris le temps de découvrir et de lire ! Il était temps !
Synopsis
Précisons avant tout que ce roman graphique est l’adaptation, par Manu Larcenet, du livre éponyme de Cormac McCarthy.
Dans un monde post-apocalyptique où tout a brûlé — les forêts, les villes, les repères — un père et son fils avancent, seuls sur une route déserte, au milieu des cendres et du silence. Pas de nom, pas d’espoir apparent, juste une charrette, des conserves et l’amour comme dernière flamme vivante.
La nature est morte. Les hommes, eux, se sont transformés en monstres. Et pourtant, dans cet enfer gris et glaçant, ce duo fragile trace sa route vers le sud, vers un « peut-être » qui ressemble à un miracle. Leur lien est tout ce qu’il reste d’humain dans un monde qui a oublié l’humanité.
Avis
Adaptée de ce que beaucoup d’entre nous considèrent comme un chef-d’œuvre, écrit par Cormac McCarthy, La Route en bande dessinée est sombre et bouleversante. Pas de noms, pas de futur, juste un père, son fils, portés par ce qu’il reste d’amour dans ce monde dévasté, une route et des silences.
Graphiquement, c’est un choc. Un noir et blanc brut, granuleux, qui donne corps à la désolation. Les paysages sont vides, les visages creusés, les cases vibrent de tension muette. L’adaptation capte toute la force du roman : sa lenteur, sa douleur, mais surtout, sa tendresse enfouie. J’ai eu l’impression que les cases étaient des coups de pinceau acérés, ça prend aux tripes.
La Route n’est pas une BD post-apocalyptique, Mathieu Larcenet a réussi à en faire émaner un cri d’amour dans les ruines, un rappel que même quand tout s’effondre, l’humain peut encore briller dans l’obscurité.
C’est une claque, un souffle, un feu qu’on garde longtemps en soi… À lire !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
Ô grimoire ! 
Le trait de Larcenet, c’est quelque chose! j’avais été épatée par son adaptation du Rapport de Brodeck.
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