Espionnage, Roman noir

Si le geste est beau

Chronique de Si le geste est beau, de Benjamin Franceschetti.

« On mettait en prison des gens qui n’avaient rien à y faire et on donnait la Légion d’honneur à des gens qui auraient dû être au bagne. Les pires criminels gagnaient des fortunes en laissant le peuple crever. Et le peuple ? Pas mieux. La moitié des ouvriers auraient agi de la même manière , en position de force. L’autre moitié était incapable de se battre. »

Benjamin Franceschetti, Si le geste est beau, 10/18, 2024, p. 217.

Motivations initiales

Le mouvement anarchiste m’intrigue depuis longtemps. Cette forme de contestation, à la fois très séduisante mais dont j’ai souvent l’impression que, au-delà de la théorie, la mise en pratique s’avère impossible, m’interpelle. Alors quand j’ai lu la 4e de couverture de ce roman, cela m’a immédiatement attiré l’œil… d’autant que la cover est particulièrement réussie, également !

Synopsis

En 1914, à Paris. Une série d’explosions survient : un groupe d’anarchistes a décidé de passer à l’action, leur revendication visant à obtenir la libération de l’un d’entre eux. Leurs cibles : des bâtiments administratifs.

Mais l’un des membres du groupe change au dernier moment d’idée et, plutôt que de lancer sa bombe contre un bâtiment, la lance dans un restaurant « bourgeois ». Des dégâts matériels, on passe aux victimes humaines, morts et blessés. Pourquoi un tel changement de méthode ?

La police est évidemment sur les dents, sous pression à la fois des politiques, mais également, plus largement, de l’opinion publique. Mais un jeune journaliste, Eugène, décide lui aussi d’enquêter. C’est pour lui l’occasion de se faire remarquer et entendre. Et de montrer à sa belle anglaise qu’il peut se faire un nom…

Mais les apparences sont souvent trompeuses. Et la lecture directe des événements négligent souvent les complots ourdis dans l’ombre… Le commissaire Fabre, ou Eugène, parviendront-ils à faire la lumière sur cette affaire, et à mettre en lumière les ramifications internationales qu’elle dissimule ?

Avis

 J’ai terminé ce livre il y a quelques semaines, et force est de constater qu’il ne m’en reste pas grand chose. Oh, l’idée de départ est vraiment intéressante, l’intrigue plutôt bien construite, les rebondissements suffisamment nombreux pour maintenir l’intérêt pendant la lecture… mais, en même temps, j’en ressort avec l’impression de ne pas avoir appris quoi que ce soit.

Les anarchistes du groupe sont, pour la plupart, de braves types qui adhèrent à des idées ; mais comme l’essentiel de leurs actions se déroulent dans un climat de secret et de silence, il n’est pas très compliqué de les manipuler. Mais Eugène, lui non plus, n’est pas très difficile à manipuler, du moment que l’on sait sur quels ressorts jouer avec lui. Et, du côté de la police, là encore, il n’est pas si compliqué de jouer sur les antipathies, sur les habitudes, sur la traditionnelle concurrence entre les services.

Bref, on est face à une histoire vieille comme le monde : des personnes de bonne foi et avec leurs « obsessions », et, de l’autre côté, des cyniques qui ont le temps et le pouvoir nécessaire pour élaborer toutes les manipulations possibles. D’autant plus à un moment de l’histoire du monde – rappel : l’histoire se déroule en 1914 – où les enjeux sont forts.

Ce n’est pas mal, mais ce n’est pas inoubliable…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site lisez.com.

Laisser un commentaire