Chronique de La Nuit retrouvée, de Lola Lafon & Pénélope Bagieu.
« -Mais maman ! … Elle t’a draguée ! Hein, maman ? En fait elle te draguait, non ? »
Lola Lafon & Pénélope Bagieu, La Nuit retrouvée, Éditions Gallimard, 2025, p. 180.
Motivations initiales
Ah, Pénélope Bagieu ! Normalement, pour moi, c’est toujours une valeur sûre ! J’avais hâte d’entamer cet album graphique aux couleurs de la nuit.
Synopsis
C’est l’anniversaire d’Hélène, une mère quinquagénaire installée dans sa maison des Landes. Ses enfants sont venus la fêter, l’ambiance est douce, un peu routinière. Mais, à la faveur de la nuit, certains souvenirs refont surface.
Hélène repense à cet été lointain où elle avait emmené ses enfants assister au championnat du monde de surf. Ce voyage, en apparence anodin, avait pourtant marqué un tournant. Car, derrière son calme et sa dévotion de mère modèle, Hélène cachait une autre version d’elle-même, une femme pleine de désirs, de doutes et de rêves étouffés.
Cette nuit-là, elle confie à sa fille une rencontre passée — un moment suspendu qui aurait pu tout changer. Entre confidence et confession, La Nuit retrouvée explore ce que l’on sacrifie parfois au nom de la famille, et ce qu’il reste des femmes une fois les enfants partis.
Avis
Petite déception, aïe !
La Nuit retrouvée est une lecture douce, parfois trop. L’histoire se lit facilement, mais peine à vraiment captiver. Les thèmes abordés — le sacrifice maternel, la charge mentale, la difficulté d’exister pour soi quand on a passé sa vie à s’effacer — sont importants et bien choisis, mais j’ai eu du mal à y trouver la profondeur ou l’émotion que j’attendais.
Le rythme est lent, trop linéaire à mon goût. Tout semble sur la même tonalité, sans véritable montée en intensité. Et même si le propos est juste, il manque ce petit quelque chose qui fait vibrer ou bouscule.
Graphiquement, j’ai eu du mal à entrer dans l’univers de Pénélope Bagieu sur ce projet. Les dessins, ni par le trait ni par la mise en couleur, ne sont pas parvenus à créer cette proximité, cette immersion, qui fait que l’on entre dans l’histoire. Cela a sans doute contribué à créer une certaine distance avec le récit.
Reste une belle intention, une envie de parler de la maternité autrement, de donner la parole à ces femmes qui se réveillent un peu tard, mais avec lucidité. Malheureusement, le résultat reste trop sage, trop tiède à mon goût.
Un album qui se lit vite, s’apprécie par instants, mais qui s’oublie presque aussitôt refermé. Dommage !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.


oh ! Dommage ! J’ai adoré !
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J’avoue que d’habitude, je suis sensible aux écrits de Pénélope Bagieu, mais là… la magie n’a pas opéré… Peut-être que le moment n’était pas le bon ?!
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Et bien malgré votre « Aïe » vous m’avez donné envie de le lire.
Je ne passerais donc pas mon chemin, je m’y arrêterais.
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Alors, n’hésitez pas à me donner votre avis ! La beauté de la lecture réside aussi dans les différences de ressenti, selon moi.
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