Chronique de La Dernière maison juste avant la forêt, de Régis Loisel & Jean-Blaise Djian.
« – Tu m’connais, un gars comme moi, ça ne vise que l’premier choix.
– J’comprends. Moi, si j’avais ton physique, j’f’rais pareil. Pas vrai, patron ? »
Régis Loisel & Jean-Blaise Djian, La Dernière maison juste avant la forêt, Rue de Sèvres, 2025, p. 9.
Motivations initiales
Jamais je n’aurais ouvert cet album sans mon rôle de juré pour un prix – que je dois encore garder secret ! Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre en commençant ma lecture : bonne ou mauvaise surprise ?
Synopsis
Perdue au bord de la forêt, la demeure de Mamacumba ne ressemble à aucune autre. Cette matriarche règne sur son manoir comme une sorcière moderne, entre magie vaudou et folie douce. Autour d’elle gravitent ses créatures : des domestiques façonnés de ses propres mains, un mari pétrifié en statue, et des plantes carnivores qu’elle appelle tendrement ses “demoiselles”.
Chaque recoin de la maison transpire la bizarrerie, chaque ombre recèle une menace. Lorsque Pierrot, son fils vaniteux au physique repoussant, vient fêter l’anniversaire de son père — ou plutôt de son buste — la situation dégénère. Et l’arrivée d’un étrange cadeau, une jeune femme prénommée Mimi, va bouleverser l’équilibre fragile de cette famille déjà bien dérangée.
Avis
Un album complètement barré ! Si vous aimez les histoires rationnelles et bien cadrées, passez votre chemin. Ici, tout n’est que démesure et bizarrerie assumée. On entre dans une famille totalement loufoque : un fils persuadé d’être irrésistible alors qu’il ferait fuir les plus téméraires, une mère autoritaire aux pouvoirs surnaturels, un père figé pour l’éternité… et une maison peuplée de créatures tout droit sorties d’un cauchemar tropical.
J’ai adoré cette audace. Le ton est décalé, parfois absurde, mais toujours maîtrisé. On se surprend à rire, à grimacer, à hausser un sourcil — bref, à vivre cette lecture sans savoir où elle nous emmène. Et c’est justement ce qui fait son charme.
Graphiquement, c’est superbe. Le dessin est soigné, expressif, et le jeu entre les couleurs vives et les teintes sombres crée une atmosphère étrange, presque envoûtante. Chaque planche a une vraie personnalité, un relief, une émotion.
Je ne pensais pas du tout adhérer à ce genre d’univers, mais cet album est une très agréable surprise. C’est un album à part, déroutant, mais qui fonctionne parfaitement quand on accepte de lâcher prise.
Bref : une BD surprenante et follement inventive, qui prouve qu’un peu de folie ne fait jamais de mal à nos bibliothèques.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.


A un Cote, c’est bien a lire qu’il ya un nouveau bande dessine. J’aime bien les dessins des Loisel et des « Peter Pan », je suis fan. Un nouveau aventure en avant, un autre historie avec Dijan, ca sonnait superbe!
Je n’ai pas encore lue cet livre, mais sur le site de Regis Loisel, c’etait possible a voir (quelques)pages en crayon en avant. Ca semble tres confus, dans un sense bien. Qui rappelle un peu a les dessins dans le tout premier magazin « Tousse bourin ».
Mais a l’autre cote, j’ai pense j’ ais un probleme avec Mimi, qui est une prostituee. Qui, c’est un universe totalement fou et anarchique, mais c’est pas aussi comme ca normalise la prostitution? Ou c’est un autre blague entre des hommes? Un theme qui perd jamais son sensation?
J’aimait, que Loisel a fait dans « Un putain de salopards » quelque chose autre que romantiser la prostitution.Mais maintenant? Je sais pas, peut-etre j’essaie quand meme a lire, mais peut-etre je laisse cet bd simplement, parce-que c’est pas pour moi.
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