Dark romance

Behind Hell

Chronique de Behind Hell, de Hely Ka.

« – Si tu t’enfuis sans moi, tue-moi avant. Ne me laisse pas derrière toi. »

Hely Ka, Behind Hell, Adonia, 2025, p. 108.

Motivations initiales 

J’avais décidé de découvrir Behind Hell, et de me forger ma propre opinion sur ce titre qui revient souvent dans les discussions autour des dark romances extrêmes. Les avis sont tranchés, les lecteurs divisés — certains saluent la force du récit, d’autres le trouvent insoutenable. J’avais envie de me faire ma propre idée, de comprendre jusqu’où Hely Ka osait aller dans la noirceur et la violence psychologique.

Synopsis 

Evy n’avait rien prévu ce soir-là. Une panne sur une route isolée, un appel à son père, l’attente… et en quelques minutes, sa vie bascule. Trois hommes, l’ombre, la peur, puis le néant. Lorsqu’elle reprend conscience, elle n’est plus qu’un corps enfermé, une proie au milieu de bourreaux qui n’ont plus rien d’humain.

Les jours se confondent, la douleur devient son seul repère, et Evy finit par s’éteindre doucement. Jusqu’à l’arrivée de Silas, captif lui aussi, dans la cellule voisine. Là où elle a renoncé, lui refuse d’abandonner. Il la provoque, la pousse à réagir, à détester, à ressentir à nouveau quelque chose.

Dans ce lieu où l’on nie toute humanité, un lien se crée. Fragile, interdit, presque impensable. Ensemble, ils vont tenter de survivre à leurs geôliers, à la folie, et à eux-mêmes. Car au cœur de cet enfer, il reste une seule arme : l’espoir. Et parfois, c’est lui le plus dangereux des sentiments.

Avis

Behind Hell est une plongée dans l’horreur humaine, brute et sans filtre. Hely Ka ne ménage ni ses personnages, ni son lecteur. Ici, pas de faux-semblants : la violence est frontale, les scènes sont éprouvantes, la douleur omniprésente. Ce n’est pas une dark romance au sens classique du terme, mais un récit de survie, de déshumanisation et de reconstruction dans un univers où l’amour n’a plus de place — ou du moins, pas sous sa forme habituelle.

L’autrice explore les mécanismes de la soumission, la perte de soi, le conditionnement psychologique et cette infime frontière entre abandon et instinct de survie. C’est dérangeant, parfois insoutenable, mais toujours maîtrisé.

Là où le roman perd un peu de sa force, selon moi, c’est dans sa conclusion. Après tant d’atrocités, le happy end arrive presque comme un soulagement… trop simple, trop rapide. Il est difficile d’imaginer qu’on puisse effacer l’enfer aussi facilement, que la lumière prenne toute la place là où les ténèbres ont marqué au fer rouge. Cette facilité détonne avec l’intensité du reste du récit.

Behind Hell reste malgré tout une lecture marquante, qui bouscule et questionne. Ce n’est pas un livre que l’on “aime” ou que l’on “n’aime pas” : c’est une expérience dont on ne sort pas indemne.

J’insiste : à ne pas mettre entre toutes les mains, c’est vraiment sale et rempli de perversité.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site leslibraires.fr.

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