Aventures, Roman noir

The Gray Man – La cible

Chronique de The Gray Man – La cible, de Mark Greaney.

« Zack et Gentry passèrent toute une journée à revoir les codes, les cartes, l’équipement et la stratégie. Aucun aspect de cette mission n’était considéré comme trop négligeable ou trop trivial : chacun faisait l’objet d’un examen scrupuleux. Hightower expliqua comment l’Armée de libération soudanaise, une force rebelle anti-arabe et anti-Abboud, devait créer une diversion le matin de l’enlèvement du président afin de disperser son escorte et de forcer Abboud à se replier dans la banque. »

Mark Greaney, The Gray Man – La cible, Éditions de l’Archipel, 2023, p. 102.

Motivations initiales

Quand vous avez lu un livre, que vous avez plutôt apprécié (voir The Gray Man), qu’un deuxième tome est publié, vous faites quoi ? Eh bien vous vous procurez le deuxième opus, et vous l’ajoutez à votre PAL. Eh ben voilà !

Synopsis

Court Gentry, que l’on avait découvert dans le premier tome, a été lâché par tous. Contraint à fuir sans cesse, il fait ce qu’il sait faire, comme tueur à gages, mais en se réservant le droit de ne retenir que les missions qui lui paraissent moralement acceptables – on pourrait naturellement discuter de morale des heures, sans forcément partager son analyse, mais c’est un autre sujet -.

Cela l’amène à se mettre au service d’un mafieux russe, Gregor Sidorenko, qui l’embauche pour supprimer un despote africain, le président du Soudan, Bakri Abboud. Ce dernier ayant notamment fait perpétrer des carnages au Darfour, Court accepte la mission. Mais à peine a-t-il accepté que ses anciens camarades de combat de la CIA lui tombent dessus… pour lui demander de faire comme s’il suivait le plan de Sidorenko, mais avec une variante : il s’agit de capturer Abboud, pour que la CIA puisse ensuite le faire comparaître devant la Cour Pénal Internationale. Leurs arguments – frappants ! -, ne laissent guère de choix à Court Gentry, qui se retrouve embarqué dans une affaire qui va, de toute façon l’amener à ses faire de nouveaux ennemis…

Mais Gentry ne fait jamais que comme il l’entend. Alors que son avion – un cargo qui livre des armes russes au Soudan au mépris des sanctions internationales – a été dérouté, il se retrouve à El Fasher, au Darfour. Pas un lieu de villégiature particulièrement agréable. Là, il se prend lui-même les pieds dans le tapis : il tente de se débarrasser d’une occidentale dont il craint qu’elle ne parle trop en la jetant dans les bras du SSN, la police secrète soudanaise. Mais il réalise aussi vite qu’il vient en réalité de la condamner à mort. Tel le paladin sur son destrier blanc, le voilà donc tentant de sauver celle qu’il vient précisément de condamner…

Avis

Je ne sais pas si l’histoire est réellement crédible. Ce que je sais, c’est que la façon dont l’auteur la met en mots donne l’impression que l’objectif est, d’abord et avant tout, d’alimenter la suite de la série tirée de cette série de livres. En en rajoutant dans le spectaculaire – dont on imagine que cela pourrait très bien rendre à l’écran, quitte à ce que la scène, écrite, soit un petit peu laborieuse.

Vous l’aurez compris, je ne suis pas totalement fan. J’ai l’impression que l’auteur a surtout chercher à exploiter le filon, en plaquant par ci, par là, des éléments de base de tous les scénaristes des séries à succès.

Il faut une femme ? Ok, ce sera Ellen. Dans des circonstances normales, aucune raison particulière que Gentry sorte du cadre de sa mission pour se charger d’elle, il faut donc trouver une raison. L’idée que c’est parce qu’il l’a mise en danger en attirant sur elle la curiosité du SSN est certes très chevaleresque mais cela m’a paru un peu sorti de nulle part.

Ensuite, il faut des scènes d’action ? Allez, on va vous faire exploser des camions, des jeeps, on vous prévoit des scènes de poursuites en voiture, en bateau…

Et puis, surtout… Je n’ai pas forcément besoin que tout soit politiquement correct. Mais j’ai trouvé que beaucoup des personnages étaient caricaturaux et dans une posture qui n’a pas été sans me rappeler le cinéma américain des années 80 ou 90, avec une Amérique triomphante qui écrasait ses ennemis – à coups de poings, dans Rocky, dans les airs avec Top Gun, dans les conflits mondiaux avec Rambo… -. Le mafieux est forcément russe et complètement déjanté, amateur de survets flashy ; la seule femme se comporte comme une gourdasse ; le président brutal est forcément noir ; les chinois ne sont pas non plus à leur avantage…

En revanche, les agents de la CIA sont pénétrés jusqu’au dernier souffle de leur mission. Les élites de la CIA sont certes manipulatrices, mais elles incarnent pendant toute une partie du livre la seule option « humaine », même si elle est privilégiée pour de mauvaises raisons… Bref, je préférais le premier tome dans lequel finalement on ne cherchait pas à nous livrer une vision du monde…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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