L’empathie – T. 2

Chronique de L’empathie – T. 2, de Antoine Renand.

« Il y a des gens dont on tombe amoureux dès la première rencontre. D’autre que l’on fréquente et que l’on observait sous un jour différent, avant que l’évidence surgisse. Et l’on se sent, alors, comme guéris d’une cécité. Après avoir longtemps été incapables de déceler ce qui désormais nous obsède. »

Antoine Renand, L’empathie – T. 2, Robert Laffont, 2023, p. 217.

Motivations initiales

Antoine Renand c’est une valeur sûre pour moi. A chaque fois, il m’embarque dans son monde très noir et il arrive à faire en sorte que je ne puisse plus lâcher son livre et que je me mette à tourner les pages à une allure folle !

Synopsis

Margot Tréabol a obtenu le poste qu’elle convoitait depuis longtemps, à savoir intégrer le 2e district de police judiciaire, la « brigade du viol ». Farouche défenseuse des droits des femmes, elle est ulcérée par les violences qui leurs sont faites. Ses motivations cacheraient-elles des traumatismes qu’elle veut oublier ?

Accompagnée par son collègue Théo, ils plongent ensemble dans le monde de la nuit parisienne afin d’arrêter un prédateur sexuel qui pique des jeunes femmes avec des seringues remplies de GHB, avant d’abuser d’elles.

Mais leur plus gros dossier est celui qui concerne Serflex, ce violeur en série qui sévit dans la France entière depuis plus de vingt-cinq ans. son mode opératoire est rodé, sans faille, et il met la police sur les dents…

Où cette traque va-t-elle mener Margot et Théo ? Et pourquoi Anthony Rauch, cet ancien flic borderline revient-il dans le paysage ?

Avis

Que dire ? Qu’Antoine Renand sort encore une fois l’artillerie lourde avec ce polar ultra-addictif et redoutable. Dès les premières pages, l’auteur appuie sur la tête de son lecteur pour l’empêcher de respirer et lui imposer un rythme haletant, insoutenable et le faisant basculer dans un climat d’angoisse permanent. Bref, pas besoin d’en faire des tonnes, encore une fois, Antoine Renand s’impose comme l’une des nouvelles voix du polar français qu’il faut absolument suivre. 

Comme pour le premier tome, les personnages sont tous atypiques et ont tous une place à part entière dans l’histoire proposée par l’auteur, ils ont tous un rôle à jouer, une pierre à apporter à l’édifice. Pour ma part, j’aime les personnages torturés qui ont des choses planquées sous le tapis alors avec Anthony Rauch, on est plus que servis ! On ne peut que saluer l’audace d’Antoine Renand, qui prend le parti de ne pas faire des ses personnages des être immortels et intouchables, il n’hésite pas à les condamner, ce qui est assez rare dans une série de polar.

Petite nouveauté dans son procédé d’écriture, l’auteur fait ici un récit croisé entre l’enquête d’un côté et de l’autre un récit quasiment autobiographique de Serflex qui donne des clés de compréhension aux lecteurs. Comment a-t-il franchi la ligne jaune, d’où vient la cruauté et la perversité qui l’habitent ? Tout cela est très bien vu ! Antoine Renand prendrait-il de plus en plus confiance en sa plume ? Je l’espère !

Vivement le troisième tome ou bien un one shot comme l’auteur sait également faire ! Bravo pour avoir osé la série, bravo pour cette noirceur créée de toutes pièces !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.