Chronique de Victime 55, de James Delargy.
« Chandler parcourut les rues désertes en voiture, sans croiser personne d’autre que les agents de Mitch dans leurs véhicules banalisés. Certaines fenêtres de maisons étaient allumées, mais aucune silhouette n’y apparaissait. On aurait dit que tous les habitants de la petite ville s’étaient volatilisés. »
James Delargy, Victime 55, Harper Collins, 2021, p. 387.
Motivations initiales
Ce livre est dans ma PAL depuis quelques années, acheté sur un coup de tête suite à une chronique élogieuse de Gérard Collard, je n’avais pas pu résister !
Synopsis
2013. Wilbrook, petite bourgade au Sud-Ouest de Sydney. Chandler Jenkins, le shérif de la ville, a l’habitude de ne voir passer que des affaires de vol et de violence domestique. Mais ce matin, un homme, couvert de sang, arrive au poste de police et prétend qu’il vient d’échapper à un tueur en série. L’homme s’appelle Gabriel et, très vite, il raconte avoir été enlevé pendant qu’il faisait de l’auto-stop, avoir été séquestré dans une cabane au milieu des collines.
Une fois Gabriel mis en sécurité, Chandler s’apprête à lancer une gigantesque chasse à l’homme, avec des renforts venus de la ville… Sauf qu’un fermier du coin lui amène, au bout de son fusil, un autre trentenaire, qu’il a surpris en train d’essayer de lui voler sa voiture. Celui-ci dit se prénommer Heath, il est couvert de sang et dit avoir tenté de voler la voiture pour échapper à un serial killer qui l’avait enlevé pendant qu’il faisait de l’auto-stop et séquestré dans une cabane au milieu des collines… Comment s’appelle-t-il ? Gabriel !
Deux victimes potentielles, deux suspects et un menteur…
Avis
Victime 55 est le premier livre James Delargy et soyons clairs, il a y des très bons côtés et d’autres qui nous font sentir que c’est un premier essai.
Vous me connaissez maintenant, j’aime le sang sur les murs, les histoires glauques et sans espoir. Ici, le pitch de départ est assez alléchant et prometteur, nous avons deux hommes qui ont quasiment la même version et qui s’accusent mutuellement de tentatives de meurtres et de meurtres. Franchement, la sauce avait tout pour prendre si vous me permettez l’expression… Malheureusement, le gros défaut de ce polar, c’est le manque de profondeur concernant des deux potentiels tueurs. En effet, la dimension psychologique des deux protagonistes n’est pas du tout exploitée et c’est vraiment dommage.
Enfin, côté bémol, je dois également parler de cette fin qui est horriblement capillotractée et qui fait que l’on n’y croit pas une seule seconde… Quel dommage car il y avait vraiment une idée de base absolument géniale qui n’a pas été exploitée de façon optimale.
Malgré tout, c’est bien écrit et c’est très agréable à lire. Les pages se tournent à vitesse grand V et on veut absolument connaître le dénouement de l’histoire. Gros point positif de ce thriller, le côté nature writing est très présent et appréciable : descriptions des grands espaces australiens, du soleil qui rend le sol aride… Clairement, on en redemande !
Une lecture en demi-teinte… comme le temps !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

