Chronique de Berlin Les jeux de 36, de Jérôme Prieur.
« Berlin 1936, pour le dire clairement, ce sont les Jeux par excellence, et la matrice des Jeux contemporains. Les nazis ont tout inventé : la course de relais de la flamme olympique, certes, mais aussi la mise en musique médiatique, par le cinéma, la radio et les actualités cinématographiques, la diffusion télévisée […]. »
Jérôme Prieur, Berlin Les jeux de 36, La Bibliothèque, 2024, p. 9.
Motivations initiales
Allez savoir pourquoi mais au détour d’une allée dans une librairie, je n’ai plus vu que ce livre qui trônait sur la table… J’aime particulièrement apprendre et combler mes lacunes sur certains événements historiques, alors ni une ni deux, ce livre est tombé dans ma besace !
Synopsis
Des Jeux olympiques de Berlin en 1936, nous avons tous eu vent des performances exceptionnelles du noir américain Jesse Owens, et de son acte de provocation sur le podium. Mais ces Jeux sont, avant tout, une immense mascarade, le CIO ayant délibérément choisi de fermer les yeux sur l’antisémitisme du régime nazi. Il faut également ajouter à cela le côté novateur de ces Jeux avec, notamment, le parcours de la flamme ou bien l’utilisation de la télévision et, encore plus, du cinéma, orchestrée par Leni Riefenstahl.
Synopsis
Les Jeux olympiques de Berlin en 1936 ? Je suis capable de vous parler Jesse Owens, du film de propagande réalisé par Leni Riefenstahl mais en revanche je suis incapable de vous dire quels étaient les avis des puissances étrangères ou bien encore l’attitude du CIO, bref de nombreuses questions qui sont en suspens et qui, je vous l’avoue, m’intéressent !
Doté d’une excellente préface écrite par Johann Chapoutot – on ne sera pas étonné ! -, cet ouvrage de Jérôme Prieur se veut synthétique, solide et très clair. Ici, le lecteur ne se noiera pas sous une masse écrasante de phrases à rallonge et ne sera pas détourné par le côté indigeste de certains ouvrages scientifiques.
Ce livre a le mérite de mettre en lumière la passivité – ô combien hallucinante – du CIO, de présenter les changements architecturaux de la ville pour accueillir les nombreuses épreuves mais également la façon dont le régime a nettoyé la ville pour accueillir cette manifestation sportive.
Éclairant, synthétique et précis, ce livre a tout pour plaire mais, attention, Jérôme Prieur ne ménage pas son lectorat en lui faisant ressentir le dynamisme qui émane de ces jeux. On a l’impression d’être, nous aussi, aux premières loges de ce spectacle grandiose, comme, sans doute, beaucoup de spectateurs l’ont vécu. S’il y a bien une chose que le régime nazi maîtrisait, c’était la mise en scène de ces grands événements, et le sens de la propagande !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

