Policiers

Hurlements

Chronique de Hurlements, de Alexis Laipsker.

« Une trainée rouge s’étirait en longueur sur un peu plus d’un mètre. Mais ce qui intriguait surtout Venturi, c’était les traces de main dans le sang. Paumes contre le sol, doigts vers l’extérieur. La victime avait rampé, certes, mais sur le dos et face à son meurtrier. Il l’avait probablement supplié de l’épargner. En suivant les traces de sa fuite désespérée, le Cow-boy remarqua d’autres tâches provoquées par de nouveaux coups de couteau. »

Alexis Laipsker, Hurlements, Édiions Pocket, 2024, p. 140.

Motivations initiales 

Ne cherchez pas, je suis dans une phase polar sanglant ! Et dans une situation comme celle-ci, quoi de mieux qu’un livre signé Alexis Laipsker ? 

Synopsis

Cinq femmes disparues, dont quatre restent introuvables. Deux enquêteurs aux nerfs à vif. Et un tueur qui orchestre chaque geste comme une mise en scène morbide.

Le commissaire Venturi pensait avoir tout vu. Jusqu’à ce qu’une lettre glaçante le propulse face à un prédateur méthodique, qui revendique ses actes avec une précision chirurgicale. Son message est simple : « Ce n’est que le début. » Et le temps, déjà, lui échappe.

À ses côtés, Olivia Montalvert, brillante criminologue et ultime survivante du tueur, devient à la fois alliée et témoin. Mais la police des polices rôde, et la confiance vacille.

Pendant ce temps, dans un théâtre abandonné, une femme atrocement mutilée est retrouvée. Le lieutenant Dastray, flic solitaire, s’engouffre dans l’enquête. Mais que faisait-il là, précisément ce soir-là ? Et s’il n’était pas seulement un enquêteur, mais une pièce de plus dans un jeu bien plus pervers ?

Manipulation, violence, suspense insoutenable : dans ce polar aussi oppressant qu’efficace, rien — ni personne — n’est à l’abri.

Avis 

Parfois, on croit être habitué aux thrillers noirs, à leurs ficelles, à leurs codes. Et puis un roman arrive, vous attrape par le col et ne vous lâche plus. Hurlements fait exactement ça. Une tension constante, des personnages à vif, une mécanique implacable : tout est calibré pour que vous tourniez les pages sans même vous en rendre compte.

Dès les premières lignes, le malaise s’installe. Cinq femmes ont été enlevées. L’une d’elles, Olivia Montalvert, parvient à s’échapper — mais ce n’est que le début d’un cauchemar qui va engloutir tout le monde. Le commissaire Venturi, figure rugueuse, cabossée par le métier, sent immédiatement que ce jeu morbide est personnel. Trop précis. Trop symbolique. Trop… calculé.

Ce que j’ai adoré dans ce roman, c’est la maîtrise totale du suspense. Alexis Laipsker sait exactement quand appuyer, quand ralentir, quand tout faire exploser. Chaque chapitre est comme un battement de cœur en accéléré. Et le duo Venturi/Montalvert fonctionne à merveille : ni cliché, ni surjoué, juste deux êtres marqués qui refusent de baisser les bras.

L’autre force de Hurlements, c’est son ambiance. On est dans le noir, au sens propre comme au figuré. Des théâtres abandonnés, des corps mutilés, des flics hantés par leurs propres failles. Et pourtant, jamais de surenchère gratuite. La violence est là, oui — mais elle sert un propos. On n’est pas dans le gore pour le gore, on est dans la terreur intelligente, celle qui vous serre le ventre parce qu’elle semble possible.

Et puis il y a la manipulation, cette espèce d’ombre rampante qui plane sur tout le roman. Chaque personnage pourrait être une marionnette. Chaque mot prononcé pourrait être un piège. Même le lecteur finit par douter de ce qu’il sait.

Un polar 5 étoiles !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site lisez.com.

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