Chronique de Tress de la mer Émeraude, de Brandon Sanderson.
« Les spores bleues fascinaient Tress. C’étaient les premières d’une autre lune, d’une autre mer, qu’elle voyait d’aussi près. Elles étaient belles, presque cristallines. Le fait qu’elles soient susceptibles de la tuer facilement ne les rendaient que plus fascinantes. Telle une épée expertement façonnée, travaillée avec amour, dévouement et sueur par un forgeron de sorte qu’un jour, vous puissiez faire les choses les plus horribles qui soient de la plus belle des manières. »
Brandon Sanderson, Tress de la mer Émeraude, Le Livre de Poche, 2023, p. 169.
Motivations initiales
Je n’avais jamais eu l’occasion de lire Brandon Sanderson. Mais, voilà plusieurs semaines, j’ai suivi les conseils de l’une de nos libraires préférées, et j’ai lu L’Âme de L’empereur (chronique à venir), qui répondait à un critère clair « pas de pavé ! ». Une caractéristique qui ne colle pas aussi bien à Tress de la mer Émeraude, puisque l’on est sur un volume de presque 700 pages… Ai-je eu raison de me laisser une deuxième fois convaincre ?
Synopsis
Tress est une jeune femme qui n’est jamais sortie de son île, isolée au milieu de la mer Émeraude. Et pour cause : personne n’est autorisé à quitter l’île, si ce n’est la famille du duc. Quand elle ne lave pas les carreaux, Tress discute avec Charlie, le fils du duc. Les deux jeunes gens, malgré tout ce qui les sépare, sont secrètement amoureux. Et quand il se voit contraint de partir, son père ayant décider d’aller lui chercher une épouse dans le monde, ils se promettent de s’attendre.
Mais l’attente se prolonge, pour Tress. Quand le duc revient avec son héritier et son épouse, elle est à la fois déçue et soulagée : ce n’est pas Charlie, mais un neveu que le duc a adopté. Aux dernières nouvelles, Charlie a disparu en allant chez La Sorcière.
Pour tenir sa promesse, Tress n’a pas le choix : elle doit s’enfuir, quitter l’île et tenter d’aller le libérer. Bref, tout cela est impossible pour une jeune laveuse de carreaux…
Avis
Il est difficile de savoir à quoi Brandon Sanderson carbure, mais une chose est sûre : son imagination est vaste… comme une mer, voir comme plusieurs ! Le monde dans lequel évolue Tress se caractérise ainsi par le fait que différentes lunes déversent des spores particulièrement dangereuses, qui constituent des mers. La mer Émeraude est ainsi formée de spores de couleur vert émeraude – évidemment -, qui, lorsqu’elles sont mouillées, génèrent de puissantes lianes. Les spores bleues, elles, explosent – cela permet de lancer des boulets de canon…
Tress parvient donc à s’enfuir, puis à se faire admettre sur un bateau pirate. Là, elle se découvre un talent pour travailler avec les spores, et devient donc « germeur » (c’est le nom de ce métier bizarre qui consiste à utiliser les caractéristiques des spores pour obtenir les effets attendus).
Mais les défis sont à la hauteur de l’enjeu. Pour tenter de retrouver Charlie, il faut que Tress parvienne à convaincre la cheffe pirate qui dirige le bateau, malgré les pouvoirs dont dispose cette dernière. Il faut surmonter les périls rencontrés lors de la traversée de plusieurs mers. Il faut échapper au dragon. Et, surtout, il faut parvenir à échapper à l’affreuse sorcière dont l’amusement ultime est de lancer les malédictions les plus terribles : elle n’aime rien tant que condamner ses victimes à être conscientes de la malédictions qu’elles subissent, mais à ne pas pouvoir lutter contre.
Pour réussir tout cela, Tress va devoir composer avec un médecin mort-vivant, un rat qui parle, et, surtout, sur sa propre volonté, inflexible, de tenir sa parole.
Ce livre est, vous l’aurez compris, tout à fait particulier. Il laissera de marbre les plus cartésiens, mais si vous savez vous laisser emporter par cette histoire, vous y trouverez aussi des vérités pour notre monde à nous…
Pour en savoir plus
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