Aventures, Histoire, Historiques, Roman noir

1800 – La main de sang

Chronique de 1800 – La main de sang, de Tristan Mathieu.

« Elle avait trouvé la bonne porte, celle dont le Bateleur était la clef. Elle comprenait à présent la stupéfaction de Joséphine quand cette carte était apparue. Elle y avait vu un signe direct, un danger, voilà pourquoi elle avait dépêché d’urgence sa confidente. Maintenant, il fallait trouver un bon prétexte pour y pénétrer sans attirer l’attention. »

Tristan Mathieu, 1800 – La main de sang, Les Presses de la Cité – 10/18, 2022, p. 106.

Motivations initiales

La plupart d’entre vous le savent désormais : tout ce qui a trait à Napoléon ne nous est pas indifférent. Alors quand un livre comme 1800 – La main de sang, début d’une série, forcément, il nous attire l’œil. Reste à savoir ce qu’il a dans le ventre…

Synopsis

Paris, en ce milieu d’année 1800, bruisse de rumeurs. Les nouvelles de la victoire remportée à Marengo, malgré des combats longtemps indécis, font également état de la mort d’un général français. S’agit-il de Napoléon ?

Ceux qui prétendent à lui succéder ne peuvent pas attendre. Les grandes manœuvres sont donc lancées. Lucien Bonaparte se voit bien prendre la tête du pays. Joséphine, elle, ne veut pas se laisser écarter par le clan Bonaparte. Plusieurs sénateurs, Monge, Sieyès, profiteraient volontiers de l’occasion pour s’élever encore davantage. Talleyrand, pour sa part, n’en est pas à sa première intrigue. Fouché, enfin, dispose de dossiers qui lui permettent de tordre le bras à tous ceux qui se mettent sur sa route…

Dans cette agitation, qui peut tirer son épingle du jeu ? Et comment Armand de Calvimont, de retour de l’étranger, peut-il échapper aux chausses-trappes et aux fourberies ? Julie de Swarte sera-t-elle sa meilleure alliée ou sa pire ennemie ?

Avis

Le bouillonnement de cette année 1800, avec toutes ces incertitudes, constitue évidemment un décor parfait pour une intrigue tortueuse. Et Tristan Mathieu, dont on nous dit qu’il s’agit d’un pseudonyme derrière lequel se dissimule – encore une intrigue ! – un jeune historien spécialiste de la Révolution française, s’en empare avec gourmandise. Les intrigants personnages – dans tous les sens du terme – de Talleyrand et Fouché sont évidemment le concentré le plus pur de la stratégie manipulatoire. Les deux monstres sacrés s’opposent, naturellement, quitte à temporairement faire alliance, chacun préparant néanmoins le coup d’après, la trahison ultime. Le « diable » face au « boiteux ».

Mais ce qui rend ce livre accessible, c’est que c’est en réalité toute une galerie de personnages, dont aucun n’est simplement plaqué là, mais dont chacun apporte avec lui son histoire, ses motivations, permettant ainsi de les construire réellement, de leur donner de l’épaisseur. Même les hommes de main ont un véritable « background », les bourreaux – légistes au Châtelet également, sans oublier Tustal, le voisin cuisinier d’Armand de Calvimont.

Et qui est cette mystérieuse Julie de Swarte, donc on sait très tôt qu’elle n’est pas uniquement celle que l’on nous dit, mais également quelqu’un de plus important sur l’échiquier de Talleyrand. Autant de petits cailloux semés pour la suite de la série, qui nous promettent bien des rebondissements !

C’est plaisant, c’est solide, c’est également l’occasion de découvrir quelques personnages historiques sous un angle que l’on ne connait pas forcément. C’est d’ailleurs, j’en profite pour le dire, un secret espoir que je caresse : qu’à un moment ou un autre, l’auteur nous précise ce qui est avéré par les sources historiques et ce qui est de l’ordre de la possibilité, et, le cas échéant, de la probabilité. Les liens entre Joséphine et Rouget de Lisle, par exemple, est-ce possible mais romancé, est-ce véridique ? Ne pas le savoir me serait un regret…

Alors, si vous aimez l’histoire et les intrigues historiques, équipez-vous, et rejoignez-nous. Au Panthéon, par exemple…

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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