Policiers, Roman noir

Matière noire

Chronique de Matière noire, d’Ivan Zinberg.

« Pendant une année, il apprit les rudiments du métier. Le tir. Les techniques d’intervention. La procédure pénale. La rédaction des PV. Les infractions. Son excellente condition physique et sa connaissance de la délinquance se révélèrent des atouts. Revers de la médaille, on le regardait de travers. Il venait de la zone et il s’appelait Karim Bekkouche, le seul Arabe de la promotion. Il se fit malgré tout quelques bons amis et obtint un classement final honorable. »

Ivan Zinberg, Matière noire, HarperCollins France, 2023, p. 108.

Motivations initiales

Les conseils de la Griffe Noire… encore et toujours… Alors, on les écoute et souvent on se laisse convaincre de découvrir, d’aller voir… Dont acte : voilà Matière noire !

Synopsis

D’un côté, il y a Karim Bekkouche. Venu de la banlieue, devenu policier, il dirige désormais la BAC de Saint-Étienne. Séparé, il n’a plus de contacts avec son fils, depuis une altercation avec le nouveau petit ami de son ex. Son métier remplit sa vie.

De l’autre, il y a Jacques Canovas. Ancien des RG, reconverti dans le journalisme pour Crime Hebdo, dirigé par Louis Balczarek, rédacteur en chef passionné, au réseau long comme le bras, qui dirige son affaire de main de maître depuis son fauteuil roulant, auquel il est cloué depuis qu’il a été renversé par un chauffard. Jacques Canovas, jamais remis du décès subit de son épouse, met ses talents d’enquêteur au service de ce « tabloid » à la française.

Entre ces deux hommes, rien ou presque de commun. Si ce n’est la disparition d’Inès Ouari, volatilisée à la sortie d’une boîte de nuit près de Saint-Étienne, et Marion Testud, une joggeuse portée disparue, dans les environs de Chambéry. Comment les fils de ces existences peuvent-ils se tisser ?

Avis

Le style est nerveux, l’enquête foisonnante, la trame solide. On s’attache très rapidement à ces personnages, qui sont à la fois de grands professionnels, chacun dans leur style, mais qui sont également des écorchés de la vie. Y compris quand ils ont une part de responsabilité dans les faits qui les ont blessés.

C’est passionnant, on n’a pas envie de lâcher ce livre parce qu’on veut toujours savoir ce qui va se passer sur la page d’après. Qui est le coupable, ou qui sont les coupables ? Qu’est-ce qui va le ou les trahir ?

Ce qui est également très appréciable, c’est que rien n’est manichéen, dans ce livre. Les méchants sont méchants, très bien, mais peut-être ont-ils tout de même une histoire. Les gentils, eux, ne sont pas forcément blanc-blanc, ils ne sont pas parfaits ou lisses. Non, ils sont humains, avec leurs blessures, leurs insuffisances, leurs faux-semblants, leur façon, parfois, de se mentir à eux-mêmes.

Bref, ça fonctionne très bien, c’est passionnant. Ça donne vraiment envie d’aller découvrir Jeu d’ombres, Étoile morte et Miroir obscur, les trois précédents romans de l’auteur !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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