Policiers, Roman noir, Thrillers

La fille sans peau

Chronique de La fille sans peau, de Mads Peder Nordbo.

« Aqqalu était nu. Ses vêtements formaient un tas à côté de lui. Il était allongé sur le dos, les bras écartés. Son corps était éventré de l’entrejambe jusqu’au sternum. On avait écarté la peau, qui pendait sur la glace. Sa cavité thoracique était remplie de sang noir coagulé. Les pointes de ses premières côtes luisaient au milieu des chairs sombres. Son abdomen était vide. Ses intestins, à moitié arrachés, gisaient sur la glace, mais le reste de ses viscères avait disparu. La tache de sang s’étalait sur plusieurs mètres autour du corps. »

Mads Peder Nordbo, La fille sans peau, Actes Sud, 2020, p. 49-50.

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Essai

Le courage des autres

Chronique de Le courage des autres, de Hugo Boris.

« Une femme noire aux ongles cassés sort sa fiche de paie à côté de moi. Je coule un regard, attrape le mot « Hôpital » dans l’en-tête du document, et tout en bas, le salaire net : 686€. »

Hugo Boris, Le courage des autres, Éditions Grasset, 2020, p. 103.

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Policiers, Roman noir, Thrillers

Dans la gueule de l’ours

Chronique de Dans la gueule de l’ours, de James A. McLaughlin.

« En fait, son contrat de travail stipulait qu’en tant que gardien de la réserve de Turk Mountain, Rice n’avait pas le droit de porter une arme sur la propriété, sans doute parce que les membres de la direction craignaient qu’un gardien armé d’un pistolet tire sur un intrus et qu’eux-mêmes se retrouvent inculpés. Mais les braconniers étaient des intrus par définition armés et Rice avait envisagé d’emporter la carabine de calibre .22 pour les traquer dans la montagne. »

James A. McLaughlin, Dans la gueule de l’ours, Éditions Rue de l’échiquier, 2020, p. 126.

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Roman

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Chronique de 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, de Elif Shafak.

« Elle ne le leur avait jamais dit, pas explicitement, mais ils étaient son filet de sécurité. Chaque fois qu’elle trébuchait ou basculait, ils étaient là pour elle, la soutenant ou adoucissant l’impact de la chute. Les nuits où un client la maltraitait, elle trouvait la force de rester debout, sachant que ses amis, par leur seule présence, viendraient mettre du baume sur ses bleus et ses écorchures […]. »

Elif Shafak, 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, Flammarion, 2020, p. 231.

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Biographies & autobiographies, Drame, Témoignages

Le consentement

Chronique de Le consentement, de Vanessa Springora.

« À quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter. De tout cela j’ai conscience, malgré mes quatorze ans, je ne suis pas complètement dénuée de sens commun. De cette anormalité, j’ai fait en quelque sorte ma nouvelle identité. »

Vanessa Springora, Le consentement, Éditions Grasset, 2020, p. 112-113.

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Drame, Psychologique, Roman noir

Et toujours les Forêts

Chronique de Et toujours les Forêts, de Sandrine Collette.

« Dévasté.

Y avait-il un autre mot ?

Corentin s’était assis à côté d’Albane, à côté des autres. Comme eux, il contemplait.

Mais contempler quoi ?

Tout ce qui était vif était devenu cendres.

Tout ce qui existait était détruit.

Tout n’était que silhouette noires et atrophiées et brûlées – les immeubles, les arbres, les voitures.

Les hommes. »

Sandrine Collette, Et toujours les Forêts, Éditions JC Lattès, 2020, p. 70.

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Biographies & autobiographies, Humour

Honoré et moi

Chronique de Honoré et moi, de Titiou Lecoq.

« En 1837, il doit en réalité 139 000 francs, soit environ 417 000 euros, sans compter les 40 000 francs de dettes auprès de sa mère. Alors il réécrit l’histoire. Rien n’est de sa faute. Sa famille l’a abandonné, il a voulu venir en aide à un ouvrier typographe nommé Barbier, les éditeurs l’ont volé, les libraires sont des monstres, les journalistes s’acharnent contre lui, tout le monde le déteste et conspire contre lui. »

Titiou Lecoq, Honoré et moi, Éditions de L’Iconoclaste, 2019, p. 197.

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Essai

L’avenir de la planète commence dans notre assiette

Chronique de L’avenir de la planète commence dans notre assiette, de Jonathan Safran Foer.

« Selon une estimation, l’utilisation de l’électricité est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre. L’agriculture – en particulier l’élevage – est responsable de 24%, les transports de 14%. L’industrie du bâtiment de 6%. Des sources variées se répartissent la responsabilité du reste. Toutes ces émissions doivent retomber à zéro, ce qui va exiger innovation et coopération – une prouesse qui se révélera impossible à réaliser si nous ne commençons pas à parler dès à présent de la responsabilité de chacun de ces secteurs. »

Jonathan Safran Foer, L’avenir de la planète commence dans notre assiette, Éditions de l’Olivier, 2019, p. 70.

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Biographies & autobiographies, Drame

Rien n’est noir

Chronique de Rien n’est noir, de Claire Berest.

« Après Frida s’habille. M’apprêter de parures pour m’offrir au premier qui voudra de moi, comme l’écrit Whitman. C’est long, sophistiqué et réconfortant. Choisir une tenue dans la multitude de jupons, châles, corsages : préparer sa palette. Hésiter, combiner, défroisser, trouver l’accord. »

Claire Berest, Rien n’est noir, Éditions Stock, 2019, p. 74.

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Drame, Psychologique, Thrillers

Notre part de cruauté

Chronique de Notre part de cruauté, d’Araminta Hall.

« Sa robe était ourlée de très vieille dentelle, drapée sur un tissu ajusté et scintillant qui flottait autour de son corps comme de l’eau. Il luisait à chacun de ses gestes, tour à tour soulignant puis dissimulant ses formes parfaites. L’échancrure dans le dos révélait sa colonne vertébrale et le jeu de ses muscles, sa peau d’un brun pâle me rappelant tous les moments où je l’avais tenue dans mes bras. »

Araminta Hall, Notre part de cruauté, Librairie générale française – Préludes, 2019, p. 141.

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