Chronique de Et toujours les Forêts, de Sandrine Collette.
« Dévasté.
Y avait-il un autre mot ?
Corentin s’était assis à côté d’Albane, à côté des autres. Comme eux, il contemplait.
Mais contempler quoi ?
Tout ce qui était vif était devenu cendres.
Tout ce qui existait était détruit.
Tout n’était que silhouette noires et atrophiées et brûlées – les immeubles, les arbres, les voitures.
Les hommes. »
Sandrine Collette, Et toujours les Forêts, Éditions JC Lattès, 2020, p. 70.
Motivations initiales
J’ai reçu ce livre dans le cadre du jury du Grand Prix des Lectrices Elle. Mais si vous me connaissez un peu, vous savez que Sandrine Collette est une de mes auteurs fétiches, alors il était évident que j’allais tôt ou tard lire ce roman !
Synopsis
Corentin a eu une enfance particulière… Ce n’était pas un enfant désiré : son père s’est volatilisé, laissant Marie – la mère du petit – se débrouiller seule. Pour Marie, la seule solution c’est de placer Corentin chez des ami(e)s et même chez sa grand-mère. En fait, elle ne l’aime pas ce gamin, il l’encombre et elle veut s’en débarrasser !
Chez Augustine – sa grand-mère -, Corentin découvre ce que veut dire compter pour quelqu’un et recevoir de l’amour. Il va grandir au milieu des forêts corses, en territoire hostile.
Sa majorité rime avec son départ de chez la vieille Augustine, pour aller suivre ses études à la ville. Dès lors, Corentin découvre le bruit, le rythme et les lumières. Mais cette vie si tranquille est bouleversée par la chaleur et la terre qui s’assèche. Sans nul doute, quelques chose se prépare…
Miraculeusement épargné, Corentin découvre un monde dévasté où il ne reste rien. Son seul but, retrouver sa grand-mère et se convaincre que le monde peut renaître… Sauf qu’il faut composer avec les bêtes sauvages mais aussi avec les survivants qui imposent leur propre loi…
Avis
> L’avis de C
Je referme ce livre en ayant l’impression d’avoir passé plus de trois cent pages en apnée… C’est oppressant et angoissant. Oppressant car c’est une quête pour la survie, pour survivre il faut renouer avec ses instincts primaires et ne pas hésiter à user de la violence. C’est angoissant car ce roman post-apocalyptique nous propulse peut-être dans une situation que certains connaitront dans quelques centaines d’années…
Sandrine Collette use, une fois encore, de son style chirurgical et de son écriture ciselée pour captiver et effrayer le lecteur. C’est froid, c’est sombre, c’est glauque et lugubre… Tout y est pour que l’on ne lâche pas ce roman et que l’on arrive au dénouement !
Ce que j’aime, avec cette auteure, c’est que chacun de ses livres invite à un voyage dont on ne ressort pas indemne et ce qu’elle écrit est à chaque fois totalement plausible.
Ce roman est explosif et met le lecteur dans une situation d’inconfort. En effet, à chaque page tournée, on espère une sortie de crise mais, à chaque ligne, on constate que c’est la fin et qu’il n’y a pas d’issue possible.
C’est captivant et extrêmement bien fait ! Ce que j’ai le plus aimé est sans nul doute la fin, je n’ai rien vu venir…
Et vous, vous feriez quoi si la fin du monde arrivait ?
« C’est angoissant car ce roman post-apocalyptique nous propulse peut-être dans une situation que certains connaitront dans quelques centaines d’années… »
Les questions que posent tout roman Post-Apo, est : A quoi bon écrire et à quoi bon lire ? Parce qu’il sera un temps ou cela ne servira plus à rien de savoir lire de par le propos même. Est-ce une tentative de mise en garde, une prophétie, une angoisse ?
Ma seule réponse est que tout artiste dans son chemin à un moment doit se confronter à « l’Apocalypse de Saint Jean » d’une façon ou d’une autre.
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Je l’ai dans ma PAL ton avis est convainquant, je ne le laisserai pas traîner !
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