Bandes dessinées, Roman noir

RIP – T. 3 Ahmed

Chronique de RIP – T. 3 Ahmed, de Gaet’s (dessins Julien Monier).

« Mieux vaut mourir incompris que passer sa vie à s’expliquer.

William Shakespeare »

Gaet’s (dessins Julien Monier), RIP – T. 3 Ahmed, Éditions Petit à Petit, 2020, p. 91.

Motivations initiales

Le choix de cette citation résume beaucoup de choses… Cet humour tragique, désespéré, colle tellement bien à cette série qui se paye le luxe d’être à la fois trash mais tellement humaine, brutale mais sans masquer un fond de « tendresse ». Et c’est grâce à l’humour que ces vies si elles sont désespérantes, ne sont pas désespérées. Bref, je me comprends…

Synopsis

Dans ce troisième tome, c’est le personnage de Ahmed, dont on avait compris qu’il n’était pas totalement là par hasard, mais sans en savoir beaucoup plus, que l’on retrouve au centre de l’histoire.

Comme les autres protagonistes que nous suivons depuis le début, il a une vie de merde, disons-le. Il est flic, mais il appartient à un service spécifique : le service entomologie. Sa spécialité, c’est de dater la mort d’une personne en observant le type d’insectes qui sont présents sur le cadavres et leur stade de développement. Il s’agit d’une expertise tout à fait particulière, qui en rebute probablement plus d’un(e), mais qui s’avère souvent très importante pour la résolution des enquêtes.

Pour autant, les « flics de terrain » le prennent un peu de haut, Ahmed. Ils ne l’écoutent guère, ont toujours plus important à faire que de prendre le temps de profiter de son savoir. Bref, il est dans la position frustrante de voir que personne ne lui accorde le moindre crédit, y compris lorsqu’il remarque que plusieurs crimes pourraient bien être liés, et dissimulés sous des suicides dont il pressent qu’ils ne sont que de façade.

Ses recherches l’emmènent vers notre bande de « déménageurs de la mort », qu’il va infiltrer pour les besoins de son enquête. Mais cela va l’amener à se retrouver, comme le dit le sous-titre de l’album, « au bon endroit au mauvais moment »…

Avis

Ce troisième tome, toujours aussi efficace, à l’humour toujours aussi grinçant, nous propose de nouvelles clés dans cette série à facettes. Les auteurs prennent visiblement toujours le même plaisir à plonger leurs personnages dans les situations les plus glauques, et nous suivons sagement !

Ahmed, frustré au travail, frustré à la maison, s’enferme progressivement dans son obsession. Et comme il ne peut en parler avec personne, il ne laisse en réalité aucune trace de tout le travail qu’il a accompli et qui, semble-t-il, a porté ses fruits. Mais le destin n’est pas à un pied de nez près…

L’enchaînement de circonstances qui mène à cette situation est en effet d’autant plus crédible qu’il parait improbable, si je peux le dire ainsi.

Si vous n’êtes pas phobique des insectes, si patauger dans des liquides incertains ne vous fait pas peur, si vous aimez prendre à la dérision les sujets les plus sérieux, voire les plus graves, si pour vous « glauque » et « crasseux » ne sont pas des repoussoirs, alors RIP est fait pour vous.

De mon côté, eh bien, le tome 4 m’attend, vous devriez donc le retrouver chroniqué ici dans les semaines à venir (je ne garantis pas que ce soit pour la fin de cette année, mais assurément avant le printemps !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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