Roman

Les Heures fragiles

Chronique de Les Heures fragiles, de Virginie Grimaldi.

« Lorsque Lou se réveillera, j’essayerai de comprendre ce qui a déclenché sa crise. Je n’ai rien vu d’anormal, de différent ces derniers temps. Elle travaille bien au lycée, elle a le sourire. Il y a parfois quelques engueulades avec ses copines, mais ça ne tient jamais plus d’une nuit. »

Virginie Grimaldi, Les Heures fragiles, Flammarion, 2025, p. 61.

Motivations initiales 

Un long périple en train… J’ai fini ma lecture en cours, il me reste un dernier tgv à prendre alors il faut que je me trouve un livre ! Vite ! 

Synopsis

Diane pensait avoir construit une vie simple et heureuse : un mari aimant, deux enfants, un travail qu’elle aime. Mais le jour où Seb la quitte, tout s’écroule. Et dans le tumulte de sa douleur, elle ne remarque pas que, tout près d’elle, sa fille Lou s’enfonce elle aussi dans une souffrance plus silencieuse.

À seize ans, Lou affronte les remous de l’adolescence et un premier chagrin d’amour qui la dévaste plus profondément qu’elle ne le laisse paraître. Tandis que Diane tente de se relever, elle découvre que sa fille est en train de sombrer. Pour lui tendre la main, pour lui montrer qu’elle n’est pas seule, Diane va devoir rouvrir les blessures de son propre passé.

Avis 

Dès les premières lignes de Les Heures fragiles, Virginie Grimaldi nous emporte dans un roman profondément humain, où l’intime devient universel. Comme souvent chez elle, les émotions sont au cœur du récit, mais cette fois, elles prennent une teinte plus grave, plus sombre, sans jamais tomber dans le pathos.

Ce que j’ai aimé, c’est la justesse des émotions. Virginie Grimaldi explore avec pudeur et subtilité la fragilité des liens familiaux, les blessures invisibles que chacun tente de cacher, et la résilience que l’on trouve parfois dans l’amour des autres. C’est un roman sur l’écoute, sur l’attention que l’on doit porter à ceux qu’on aime, même (et surtout) quand ils ne savent pas demander de l’aide.

Le style de Grimaldi est reconnaissable entre mille : fluide, sensible, empreint d’une douceur mélancolique. Certaines phrases vous serrent le cœur, d’autres vous arrachent un sourire. Il y a une vraie sincérité dans sa manière de raconter la souffrance, mais aussi la lumière qu’on peut retrouver, malgré tout.

Le petit bémol, c’est que la fin m’a semblée un peu précipitée. Certains fils narratifs auraient mérité d’être davantage développés, notamment les retours vers le passé de Diane. On aurait aimé que certaines scènes respirent davantage, tant l’émotion y est forte. Mais cela n’enlève rien à la puissance du roman dans son ensemble.

Les Heures fragiles est un livre qui parle de nous, de nos failles, de nos silences, de nos espoirs aussi. C’est un récit de chute et de reconstruction, une ode à la maternité, à la tendresse, à cette force invisible qui unit les cœurs même brisés.

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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