Chronique de Ciao Bella, de Serena Giuliano.
« J’applique de plus en plus vos conseils. Vous allez être fière de moi : j’essaie de surmonter mes peurs une à une, d’y aller doucement, de repousser centimètre par centimètre les barrières qui m’encerclent. »
Serena Giuliano, Ciao Bella, Éditions Pocket, 2020, p. 159.
Motivations initiales
C’est un peu atypique d’arriver à la fin d’un parcours de lecture par le tout premier roman d’une autrice. Mais c’est ainsi que je termine – pour le moment – mon voyage avec Serena Giuliano : par Ciao Bella. Après avoir lu et aimé ses autres romans, j’étais curieuse de découvrir où tout avait commencé. Et, même si l’ordre est inversé, ce roman confirme ce que j’apprécie dans son univers : humour, humanité et sincérité.
Synopsis
Anna, italienne installée en France, vit avec ses angoisses comme on vit avec un vieux compagnon encombrant : elles ne la quittent jamais vraiment. Entre crises d’anxiété, doutes permanents et petites catastrophes quotidiennes, son quotidien ressemble à un numéro d’équilibriste.
Pour faire face, Anna se lance dans une thérapie. Ce roman est le récit de cette introspection, de ces séances parfois drôles, parfois douloureuses, souvent éclairantes. En filigrane, il y a l’Italie de ses origines, ses souvenirs familiaux, ses blessures anciennes, ses bonheurs simples, et surtout, une envie sincère d’aller mieux.
Avis
Ciao Bella est un roman à part dans la bibliographie de Serena Giuliano. Plus introspectif que les suivants, il garde néanmoins cette signature qui la rend unique : un humour pétillant qui n’enlève rien à la profondeur des sujets. Ici, elle aborde sans détour l’anxiété, les crises de panique, la fatigue émotionnelle. Ce sont des thématiques souvent taboues ou minimisées, et les voir traitées avec autant de naturel et de bienveillance est précieux.
Anna est un personnage dans lequel on se reconnaît facilement, surtout si, comme moi, on connaît cette tendance à stresser pour tout. Ce qui est peut-être le plus touchant, c’est cette lucidité teintée d’autodérision. Serena Giuliano parvient à montrer qu’on peut parler de santé mentale sans tomber dans le pathos, mais aussi sans banaliser la souffrance.
Le roman trouve un équilibre entre profondeur et légèreté. Il fait sourire, parfois rire franchement, et dans la page suivante, il fait réfléchir. Les anecdotes de vie, les dialogues vifs, les réflexions plus sérieuses sur la thérapie et sur la reconstruction personnelle s’enchaînent de manière fluide.
Enfin, l’Italie, encore une fois, plane sur le récit. Comme un parfum rassurant, comme un refuge. Elle apporte chaleur et douceur, et contrebalance la gravité de certains passages.
Ciao Bella est un premier roman sincère, touchant, qui aborde des sujets importants avec humour et humanité. C’est un livre qui parle aux anxieux, aux stressés, mais aussi à tous ceux qui veulent comprendre que, derrière un sourire, il peut y avoir un combat invisible.
Bref, entre rires et angoisses, Ciao Bella rappelle que prendre soin de soi n’est pas un luxe, mais un voyage essentiel.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site lisez.com.

