Chronique de La Dernière archive, de Camille Sirieix.
« – Je te trouve changée ces derniers temps, Lalie, sais-tu ? En bien. Néanmoins, cela surprend.
– Il faut croire que je me suis rendue compte que je ne pouvais pas me laisser marcher dessus en permanence. Et je ne suis pas sûre d’avoir envie de m’en excuser. »
Camille Sirieix, La Dernière archive, Éditions Mnémos, 2025, p. 218.
Motivations initiales
J’attendais la sortie de ce livre avec une impatience folle. Sur le papier, tout était fait pour me plaire…
Synopsis
Nichée au cœur de la montagne, la cité de Savère vit depuis des siècles coupée du reste du monde. Protégée, autosuffisante, elle repose sur un équilibre fragile où chaque rouage a sa place. Jusqu’au jour où un corps chute dans une colonne de ventilation, provoquant une panne générale. L’incident fissure la perfection de ce microcosme… et révèle un malaise bien plus profond.
Eulalie, archiviste méthodique issue d’une famille influente, voit son quotidien bouleversé lorsque Thybalt, un inspecteur des bas-fonds à la réputation trouble, sollicite son aide pour identifier la victime. Ce duo improbable s’engage alors dans une enquête qui dépasse tout ce qu’ils pouvaient imaginer.
À mesure que les morts se multiplient et que d’étranges créatures se glissent dans l’obscurité, les certitudes s’effritent. Les vérités de Savère se dérobent, et l’ennemi ne vient peut-être pas d’où on le croit. Dans ce monde clos, la connaissance devient une arme — et la vérité, un danger mortel.
Avis
Dès les premières pages, La Dernière archive séduit par la plume de Camille Sirieix. Son écriture est d’une justesse rare : sans fioritures, directe, mais profondément évocatrice. Elle sait créer une ambiance, un rythme et surtout une tension constante sans jamais en faire trop.
L’intrigue, à la fois complexe et captivante, repose sur une enquête haletante autour de morts mystérieuses. On se laisse happer sans résistance, embarqués dans un enchaînement de révélations et de fausses pistes mené avec brio. Chaque chapitre pousse à passer au suivant, et chaque nouveau personnage fait naître le doute. C’est fin, maîtrisé, et diablement efficace.
J’ai tout de même eu, je l’avoue, un peu de mal à m’attacher à Eulalie au départ. Elle m’a parue froide, presque distante, parfois incohérente dans ses émotions. Mais plus l’histoire avance, plus elle se révèle, gagne en humanité, en force et en complexité. Sa transformation est l’un des points forts du roman : on la voit évoluer, se fissurer, se reconstruire.
Les relations entre les personnages sont, elles aussi, d’une belle justesse. Rien n’est figé : les liens se tissent, se brisent, se réinventent, donnant au récit une dimension profondément humaine.
Et que dire du worldbuilding ? Solide, minutieux, crédible. Camille Sirieix a pensé chaque détail avec soin, du système politique à la hiérarchie sociale, en passant par les traditions et les peurs collectives. On sent le travail, la cohérence, et surtout la volonté de créer un univers vivant.
La Dernière archive est une lecture exigeante, dense par moments, mais terriblement gratifiante. Une intrigue fine, un univers fascinant, une tension qui monte crescendo jusqu’à un final parfaitement orchestré.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.


Merci pour cette chronique très convaincante! Je note ce titre qui pourrait bien me plaire 😊👍
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Ah super de lire ça ! N’hésite pas à me le dire si tu le lis.
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