« Soyez maudits. Tous autant que vous êtes ! Vous avez beau vous croire supérieurs au reste de l’humanité, vous n’êtes qu’une bande de sauvages de la pire espèce ! »
Valérie Mangin, Steven Dupré, Le club des prédateurs, T. 2, Casterman, 2017, p.44.
Motivations initiales
Un conseil de mon vendeur dans notre librairie attitrée.
Synopsis
1865. Londres. Deux enfants que tout oppose voient leurs destins se croiser. Jack, orphelin, voleur plus que ramoneur, vit dans la rue. Elizabeth – Liz – est une fille de bonne famille issue de la « Gentry » anglaise, gentille avec tous. C’est autour de la légende – ou de la réalité ? – de l’angoissant personnage du Bogeyman que se noue leur destinée. Que vont-ils donc découvrir qui les marquera à jamais…
Le père de Liz, lui, dirige une filature. Et, le soir, il retrouve ses amis dans un club de gentleman de cette Angleterre de la fin du XIXe siècle. Sa femme, surtout préoccupée de sa place dans la haute société londonienne, le soupçonne de fréquenter des lieux de débauche, mais préfère fermer les yeux sur ses agissements…
Série en deux tomes (sortis en 2016 et 2017).
Avis
> L’avis de C
J’ai eu peur en commençant le premier tome de cette série… Peur que l’histoire ne soit qu’une pâle copie de Jack l’éventreur ou bien encore que l’histoire soit trop enfantine à mon goût car les personnages principaux sont deux enfants.
Mais il n’en est rien ! Dès les premières pages, je sens très vite que je vais accrocher et qu’il va être impossible de ne pas dévorer les deux tomes en une heure !
Ce qui m’a le plus plu dans cette série c’est l’horreur qui se dissimule dans cette histoire, la noirceur de certains personnages qu’ils tentent de dissimuler sous leurs beaux habits et leur rang social ! Cette plongée dans l’horreur est vraiment très réussie ! Une véritable plongée dans l’horreur vous dis-je, car cela se ressent même dans le graphisme de la BD puisque les illustrations sont posées sur un fond noir : tout est réuni pour nous projeter dans un bon thriller palpitant – tout même la couverture des tomes ! -.
Alors oui, quand on se penche sur les avis en ligne pour cette mini-série – il n’y a que deux tomes – on va lire que l’histoire est faite pour effrayer les gamins… Mais pas du tout, il y a du suspens, une véritable envie pour le lecteur de savoir comment cette lutte contre le Bogeyman va se finir, qui va gagner ?
Léger bémol : le tome 1 est un peu mou. Si vous avez l’impression de ne pas avoir vu l’histoire décoller, c’est normal, il faut se dire que le tome est uniquement là pour poser le décor et nous présenter les personnages. Bref : ON NE LÂCHE RIEN, ON LIT LE TOME 2 !!!! Le tome 2 c’est la cerise sur le gâteau, il se finit en apothéose – oui, moi j’aime bien les fins qui changent du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » !
Une BD pour les lecteurs qui aiment les frissons et qui ont les tripes bien accrochées ! Je vous la recommande ! L’un des gros atout : ça ne revient pas très cher et on n’a pas à attendre la fin, les deux tomes sont déjà disponibles !
> L’avis de T
A dévorer d’urgence ! Tout y est : des personnages que l’on va adorer détester, d’autres pour lesquels on va trembler jusqu’au bout, certains qui représentent la médiocrité ordinaire, mais sans jamais que la caricature prenne le dessus (tous les riches ne sont pas pourris, tous les pauvres ne sont pas héroïques…).
On est dans une histoire noire, très noire, et le dessin le souligne parfaitement. Et, dans toute cette noirceur, c’est d’un petit ramoneur que la lumière va finalement venir. Mais à quel prix…
Il faut d’ailleurs souligner que ces deux tomes reprennent et mélangent deux figures : celle du bogeyman (notre croque-mitaine), souvent employé pour inciter les enfants à appliquer les règles de la société, et celle du petit ramoneur, dont la noirceur n’équivaut que le courage et la débrouillardise.
L’ensemble est vraiment extrêmement réussi, alors n’hésitez pas !