Chronique de Murena – T.8 Revanche des cendres, de Jean Dufaux & Philippe Delaby.
« L’incendie qui ravagea Rome en ce mois de Juillet 64 dura 6 jours et 7 nuits. La pourpre fit fondre l’or. Avant que les cendres ne prennent leur revanche. Neige mortifère qui en rappelait d’autres. »
Jean Dufaux & Philippe Delaby, Murena – T.8 Revanche des cendres, Dargaud, 2010, p. 24.
Motivations initiales
Est-il encore besoin de présenter cette BD incroyable ? Vous commencez à nous connaître et vous savez que, chez Ô Grimoire, Murena est un vrai coup de cœur, alors petit à petit on arrive presque au dernier tome disponible !
Synopsis
Voir la ville de Rome s’enflammer, Néron en rêvait depuis bien longtemps. Il a fallu attendre que la colère de Lucius Murena explose pour que Rome brûle.
Des corps sans vie, des habitations détruites, l’incendie est violent et incontrôlable. Chacun tente de trouver une issue, de sauver sa peau. Lucius prend conscience de son acte et tente par la suite de sauver un maximum de vies humaines.
Quant à l’empereur, il est en proie au doute. Pourquoi le seul quartier épargné par les flammes est-il celui où vivent Pierre et les chrétiens ?
Avis
Jean Dufaux et Philippe Delaby nous offre ici un album totalement incroyable !
Planche après planche, on voit Rome s’enflammer, quartier après quartier. Le feu se propage à grande vitesse, il n’épargne ni les temples, ni les lieux d’exercice du pouvoir, ni même le cirque. On à l’impression d’être au cœur de Rome, de sentir la chaleur des flammes : par moment, on est presque tenté de partir en courant, pour, à notre tour, tenter de sauver notre peau ! Le rythme est soutenu tout au long de l’album et personnellement, j’ai adoré ça !
Ce qui est extrêmement bien fait également, c’est d’offrir au lecteur la possibilité de suivre cet incendie à travers le regard de deux personnages ennemis, celui de l’empereur Néron, d’un côté, et celui de Lucius Murena, de l’autre. Si dans les tomes précédents, Néron nous apparaissait – ou voulait nous apparaître – comme un dieu, ici, on le retrouve en plein questionnement. Le fait qu’il doute, qu’il ne sache pas, le fait paraître plus humain et sensible à ce qui se passe dans la capitale de l’empire. Et puis, ce tome est enfin l’occasion de découvrir pleinement Murena qui, avouons-le, était jusque-là toujours en retrait dans les albums. Ici, on le découvre sous un jour sombre et courant après la rédemption.
Visuellement c’est très travaillé et soigné, l’histoire de cet album est creusée, que demander de plus ? Rien ! Alors foncez vous procurer cette bande dessinée !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.
