Essai

La chair est triste hélas

Chronique de La chair est triste hélas, d’Ovidie.

 » Alors voilà ma réponse : ce que je voudrais, c’est un couple exclusif où chacun trouverait suffisamment de sources d’accomplissement dans sa vie personnelle pour ne pas avoir besoin de se disperser dans de basses relations adultérines ou des romances à la petite semaine. Et je voudrais qu’on m’aime moi, pour ce que je suis et non pour ce que je représente. « 

Ovidie, La chair est triste hélas, Éditions Julliard, 2023, p. 134.

Motivations initiales 

Cet ouvrage m’a été chaudement recommandé par une collègue qui, elle aussi, lit énormément. Elle en parlait avec un tel panache que j’ai cédé à la tentation… de la chair !

Synopsis 

Qui ne connait pas Ovidie, au moins de nom ? Cette femme, ex-actrice X puis réalisatrice, docteure en lettres, est à la fois auteure, journaliste et documentariste, spécialisée dans le rapport au corps et à l’intime.

Féministe de longue date, elle nous livre sans retenue sa grève du sexe, sa saturation des hommes et son espoir d’une société plus équilibrée. 

Avis  

Ouvrir ce livre, c’est accepter de se remettre en question et, potentiellement, de faire resurgir de mauvais souvenirs profondément enfouis. 

Ovidie nous offre ici un ouvrage très intime – mais à la fois universel, tantôt touchant, tantôt dérangeant. Elle nous embarque avec elle dans sa grève du sexe et son rejet du modèle hétérosexuel.

C’est un livre coup de poing, plein de colère et d’amertume. Elle pose la question de ce que c’est que le sexe, de ce que pourrait être une relation équilibrée entre un homme et une femme dans notre société actuelle. Avec regrets, on constate que ce moment intime qui devrait être un instant de partage entre deux personnes devient plutôt pour certain(e)s une corvée, une source d’angoisse, alors que, pour d’autres, il devient une compétition à l’occasion de laquelle il faudrait « s’illustrer ».

Mettant en lumière un déséquilibre entre les femmes et les hommes, Ovidie parvient à vous arracher des pensées du type « mais je me reconnais, oui, je l’ai vécu ça ! ».

Perturbant et parfois choquant, ce livre est pourtant à mettre entre toutes les mains adultes. Ça bouscule, ça fait rire, ça fait parfois pleurer mais c’est essentiel. Chapeau !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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