Chronique de Cézembre, de Hélène Gestern.
« Je touche le marbre clair, parcours une dernière fois la liste des prénoms. J’ai toujours voulu me croire détaché de ceux qui m’ont précédé, refusant d’abdiquer mon indépendance face au poids de leur héritage. Mais force m’est de reconnaître que leur histoire, dont je fais lentement la connaissance depuis le bureau des Couërons, a en partie façonné la personne que je suis. »
Hélène Gestern, Cézembre, Éditions Grasset, 2024, p. 195.
Motivations initiales
Ce livre est un cadeau d’une personne très chère. J’avoue que face à son engouement, je n’ai pas résisté longtemps avant de le lire…
Synopsis
L’île de Cézembre a toujours passionné Yann de Kérambrun, elle a même un attrait magnétique sur lui. De retour à Saint-Malo, aux Couërons – demeure familiale -, il ressent cette attraction.
Pour surmonter son divorce, son livre qu’il n’arrive pas à produire, il quitte Paris pour la cité corsaire et abandonne son poste de maître de conférences. Il finit par se plonger dans les archives familiales et ceux de la célèbre compagnie maritime Kérambrun. Ses recherches le mènent à des secrets terribles, un meurtre et une disparition.
Avis
Cette petite île malouine a volé pour l’éternité une partie de mon cœur… Je ne suis pas originaire de Bretagne, je viens plutôt de l’autre bout de la France, mais la Bretagne est mon lieu refuge, mon havre de paix, l’endroit où j’ai mes plus heureux souvenirs alors autant vous dire que ce livre qui sent l’iode a pour moi une importance particulière.
Dès les premières pages, impossible de vous dire pourquoi et comment, mais Hélène Gestern vous embarque. Les mots qui s’enchainent vous font entendre ce bruit si particulier des vagues qui s’écrasent sur les rochers, sentir le vent froid si froid qui fouette le visage les jours de gros temps. Bref, impossible à lâcher, impossible à fermer, je suis quelquespart sur l’île de Cézembre et plus rien ne vient m’en sortir.
Cette histoire regorge de poésie, de tendresse et de délicatesse. Et pourtant, pourtant il y a des passages qui vont vous tordre le cœur, comme ceux qui vous rappelleront peut-être la relation difficile entre parent et enfant ou bien le fait d’être celle ou celui qui ne comble pas totalement les attentes des parents et qui, à leurs yeux, mène une vie chaotique et une situation professionnelle décevante. Je pense avoir souri autant que pleuré – même dans le métro un matin à l’heure de pointe !
Certains trouveront quelques longueurs, je suis d’accord, mais ces longueurs il faut savoir les aborder comme lorsque vous surfez sur les vagues bretonnes, elles sont là pour que l’on apprivoise toute la complexité de l’intrigue et de l’histoire des Kérambrun. Moi, je les aies savourées et j’en ai même redemandé…
Ce livre est un beau pavé mais, une fois ouvert, tout s’enchaine, au point que l’on ne se rend même pas compte des pages avalées et qu’une fois fini, finalement, il nous a paru tellement court… Cézembre sent l’océan, Cézembre regorge de mystères comme les nombreuses petites îles bretonnes, Cézembre fait l’effet d’une grosse marée ravageant tout ce qui l’entoure ; Cézembre c’est incontestablement ma lecture de l’année, mes plus belles émotions de lecture, doublée de la découverte d’une auteure que je vais suivre de près.
C’est un livre qui se vit autant qu’il se lit, merci Hélène Gestern !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.


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