Chronique de La Vie en turquoise, de Élise Giraudau.
« M. Pratz a dit qu’il comprenait ma décision. Que vu les résultats malgré la première injection, il ne pouvait pas si opposer. Qu’il avait rarement vu quelqu’un s’en prendre autant dans la figure. Il m’a dit que je suis forte. Et que prendre cette décision est une preuve de courage et d’humanité. »
Élise Giraudau, La Vie en turquoise, Solleyre, 2025, p. 567-568.
Motivations initiales
Ce livre m’intriguait et il est tombé un peu par hasard entre mes mains… Ni une ni deux, j’ai décidé de l’entamer en ne sachant pas vraiment ce qui m’attendait.
Synopsis
Après avoir appris qu’elle souffre d’un cancer des ovaires, Louise voit sa vie basculer. Sa sœur Ellie, sportive et plutôt solitaire, devra apprendre à partager la douleur, les rires, les larmes, et surtout l’espoir. Entre les jours de traitement, les rendez-vous médicaux, les moments d’épuisement, et les silences qui pèsent, deux sœurs tentent de reconstruire quelque chose : une complicité, une vérité, un combat.
À travers leurs voix croisées, La Vie en turquoise retrace le quotidien sans filtre des malades et de celles et ceux qui les accompagnent : les médecins bienveillants, les amis maladroits, les choix difficiles, les gestes d’amour. Avec humour parfois, avec finesse toujours, le roman explore comment on continue à vivre quand l’horizon semble chaque jour redéfini, comment on trouve encore de la couleur — turquoise — dans un monde où la maladie prend toute la place.
Avis
Quelle idée de me plonger dans ce roman en septembre, ce mois qui porte en lui une absence indélébile. Cela fait déjà neuf ans qu’elle est partie, la personne la plus solaire, la plus têtue que la terre ait portée. Un cancer l’a emportée, un jour de septembre. J’ai sans doute ouvert ce livre pour elle, pour penser à elle encore, pour la sentir vivre un peu à travers moi.
En tournant les pages de ce livre, avec Louise, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai espéré. Sa force et sa fragilité sont bouleversantes. Ce courage immense qui consiste à mettre un masque, à sourire alors que la douleur ronge, simplement pour épargner ses proches. C’est cela qui m’impressionne toujours face à la maladie : cette volonté de protéger les autres alors qu’on est soi-même en train de se battre contre l’inimaginable.
Élise Giraudau ne raconte pas seulement la maladie, elle met aussi en lumière la culpabilité des proches, ceux qui vont bien et qui se sentent impuissants. Ceux qui ont peur de ne pas en faire assez, ou au contraire de trop en faire. Cette justesse, cette vérité, c’est ce qui rend ce texte si percutant. Parce qu’au-delà des traitements, des larmes et des silences, il reste une chose indestructible : l’amour.
Et c’est bien ce que rappelle ce livre, page après page : quand tout s’écroule, quand le corps faiblit et que les certitudes s’éteignent, il reste toujours l’amour comme dernier rempart.
La vie en turquoise est un de ces livres qui vous percutent, qui vous fait revoir vos priorités. E, surtout, il m’a rappelé à quel point tu me manques, ma Justine. Toi, notre si belle étoile.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

