Chronique de Boutons et dentelle – T.1, 2 & 3, Penelope Sky.
« J’ai regardé par la fenêtre et j’ai essayé de garder mon calme. Les larmes me brulaient les yeux, mais je refusais de pleurer. Cette homme ne pouvait pas être pire que celui à qui je venais d’échapper. C’était impossible. »
Penelope Sky, Boutons et dentelle – T.1, Hachette Livre, 2025, p. 160.
Motivations initiales
Découvrant Boutons et dentelle un peu par hasard, le résumé a immédiatement piqué ma curiosité. Comme j’avais envie d’une dark romance bien sombre, j’ai cédé sans trop hésiter, en espérant trouver une lecture intense et addictive.
Synopsis
Lorsqu’elle est enlevée et vendue à un homme sans pitié, Pearl ne s’attend pas à survivre, encore moins à éprouver des sentiments pour lui. Prisonnière dans un univers où les règles sont dictées par la force et la peur, elle découvre la face impitoyable de Crow, un homme aussi séduisant que dangereux.
Mais dans ce monde où chaque geste peut coûter la vie, l’attirance se mêle à la méfiance, et la frontière entre haine et désir devient de plus en plus floue.
Avis
Boutons et dentelle est une plongée dans une dark romance qui ne fait aucune concession. Penelope Sky ne cherche pas à adoucir le propos : elle nous enferme, au sens propre comme au figuré, dans un univers où la violence, la domination et la manipulation règnent en maîtres. Dès les premières pages, le lecteur est happé dans une atmosphère suffocante, où la peur est presque palpable.
L’histoire de Pearl et Crow n’a rien de la romance lisse et attendue. Ici, la relation se construit sur un rapport de force brutal, sur des choix imposés et sur une captivité qui semble sans échappatoire. Les scènes sont parfois dures à lire, non seulement par la violence physique, mais aussi par la cruauté psychologique qui se déploie. C’est un récit qui appuie sur les zones les plus inconfortables du genre.
Et c’est précisément pour cette raison que cette saga n’est pas à mettre entre toutes les mains. Les lecteurs sensibles risquent de se sentir heurtés, voire choqués, par certaines situations. La toxicité de la relation est assumée, sans volonté de la réhabiliter ou de l’enrober d’un vernis moral. On y trouve des rapports de pouvoir malsains, des moments de domination extrême, et une vision de l’amour qui frôle parfois l’obsession destructrice.
Ce qui pourra aussi diviser, c’est la crédibilité de l’évolution de Crow. Passer en un claquement de doigts du geôlier impitoyable à l’amant doux et protecteur manque de nuances, et c’est dommage. On aurait aimé que cette transformation prenne plus de temps, qu’elle soit le fruit d’un véritable cheminement émotionnel, ce qui aurait rendu l’intrigue plus réaliste et plus percutante.
Malgré ces réserves, il faut reconnaître à Penelope Sky un véritable talent pour créer l’addiction. L’écriture est fluide, les chapitres sont courts et rythmés, et chaque fin de chapitre pousse à lire “juste un de plus”… jusqu’à ce qu’on ait englouti un tome entier sans s’en rendre compte. Le huis clos fonctionne à merveille : on ressent le poids des murs, l’impossibilité de s’évader, et cette tension constante qui maintient le lecteur en alerte.
Bref, c’est une trilogie qui séduira les amateurs de dark romance pure et dure, ceux qui aiment les histoires extrêmes, intenses et dérangeantes. Mais elle risque de laisser de côté ceux qui préfèrent des récits plus nuancés ou plus réalistes dans la construction de leurs personnages.
Une chose est sûre : si vous vous lancez, sachez que c’est une lecture sans filet. Et que vous pourriez bien avoir du mal à en sortir indemne.
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site Lireka.
Ô grimoire ! 