Bandes dessinées, Humour

Le génie des alpages

« Écoute un peu ça : « On a découvert le cadavre exsangue et néanmoins scalpé de Mr Ludovico Triguano, le voyageur de commerce péruvien – Mr Triguano ayant été dévalisé de surcroît. Les enquêteurs penchent pour l’hypothèse d’une malveillance anonyme… On retient cependant l’idée de la chute malencontreuse… »

F’Murr, Le génie des alpages, Dargaud Éditeur, 1976, p. 18.

Motivations initiales

Souvenir d’enfance ou découverte, nous l’avons trouvé dans l’un des magasins d’occasions du « village des livres ».

Synopsis

Il est difficile de dresser un synopsis de cette bande-dessinée, qui se compose de petites histoires. Mais la trame générale est celle de moments de vie – caractérisés par leur ton ironique et absurde – vécus par un vieux berger, son chien – de berger -, et un troupeau, composés de béliers et de brebis, dans les alpages. Il est assez difficile de dire lequel de ces personnages est considéré comme le « génie » de la troupe…

Quelques personnages annexes traversent le volume – dont, pour certains, de façon récurrente – : un lion, par exemple, qui aurait aimé devenir chien de berger ; le cousin du précédent, venu d’Afrique ; une girafe ; quelques visiteurs occasionnels…

Certains des béliers et des brebis – en tout, elles sont censées être 120 – ont un nom, et jouent un rôle plus important : Einstein, Romuald, Judicaelle, Gargamelle…

Avis

> L’avis de C

Je vous rassure, ce n’est pas parce qu’on n’a plus rien à chroniquer qu’on ressort des « vieilleries », c’est simplement que pour moi, cette BD reflète mes premiers émois livresques… Mon papa était un convaincu de F’Murrr (avec trois r, en vrai, mais deux seulement sur la BD ; F’Murrr, dans une interview, explique que le rédacteur en chef de Pilote avait supprimé d’autorité l’un de ses r, sous prétexte qu’en français, il n’y a pas de consonnes triplées, mais que plus personne n’avait rien dit ensuite) mais aussi des bandes dessinées loufoques et c’est à lui que je dois cette découverte !

Au hasard du chemin, j’ai acheté d’occasion quelques tomes et j’avoue que me replonger dedans m’a donné le sourire, j’ai ri, énormément ri mais il est temps de rédiger ma chronique – en gardant mon âme et mes yeux d’enfant mais avec un avis plus construit -.

C’est ubuesque et ça ne plaît pas à tout le monde, voilà comment résumer cette série. Je m’explique…

Déjà rien que le titre nous préviens que nous arrivons dans un monde où tout le monde est barré ! Certains disent qu’historiquement, dans les alpages, de nombreux enfants naissaient avec des capacités intellectuelles limitées, du fait des mariages consanguins et que ces enfants étaient nommés les « génies des alpages ».

On suit la vie d’un troupeau de brebis dont certaines bêtes sont d’une intelligence limitée ou bien d’une intelligence exceptionnelle, elles s’occupent comme elles peuvent en se créant des ennuis – se faire attraper par un aigle – ou bien de façon studieuse – en reprenant les travaux du célèbre Einstein -. On a également un berger possédant une panoplie de chandails tous plus moches les uns que les autres et enfin un chien de berger complètement ringard…

Côté graphisme, cette BD a 40 ans sur le dos et un dessin particulier… Les traits sont un peu grossiers, les couleurs assez mal choisies je trouve… Je n’accroche pas particulièrement mais ça ne me gêne pas tellement dans ma lecture !

Question histoire, il n’y en a pas vraiment, on fonctionne plutôt par gags… C’est décousu, incompréhensible, loufoque, absurde, illogique, mais tellement drôle bien souvent ! Il faut être un peu zinzin, un peu dérangé du bocal et on accrochera ! Moi, je suis FAN !

Ubuesque, cette BD n’a pas d’équivalent, c’est un monde à part, bref si vous êtes très terre à terre, ce n’est pas pour vous !

> L’avis de T

Il en va, pour moi, des livres comme des personnes. Lorsque nous les avons déjà « rencontrés », et si cette première rencontre s’est bien déroulée, alors nous leur gardons toujours une sorte de tendresse, qui vient modifier la façon dont nous les recevons après.

Ici, c’était pour moi une découverte, je n’avais même jamais entendu parler de ce Génie des alpages avant que C ne m’en parle. Et si j’ai passé un bon moment de lecture, je ne sors pas ébloui non plus : je ne vais pas forcément me précipiter pour lire les autres…

Le dessin reste assez simple, mais n’est pas forcément toujours très lisible au premier regard. En particulier, j’ai eu besoin d’un moment pour identifier le fait qu’Einstein a une tête relativement reconnaissable.

Certaines histoires m’ont laissé totalement sur le bas-côté, comme celle sur les cornichons délirants (comme les cornichons, l’histoire est juste délirante !), ou celle avec l’indien.

Pour une raison qui m’échappe, certaines des bulles sont colorées, mais sans qu’il y ait forcément un sens au choix de couleur – ou alors je n’ai juste rien compris !

Bref, de l’humour absurde, pour ceux qui aiment.

 

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