« Je vous aime, répéta-t-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais dû vous répondre quand vous vouliez connaître la raison de ma présence à Babel. C’est ce que j’aurais dû vous répondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’avais vraiment à vous dire. »
Christelle Dabos, La passe-miroir, T.3, Gallimard jeunesse, 2017, p.420.
Motivations initiales
Les deux premiers tomes se sont révélés être de très bonnes surprises… On se laisse emporter par l’intrigue, on se surprend à aimer les personnages – même les plus loufoques -, on ne peut pas quitter l’univers créé de toute pièce par Christelle Dabos sans avoir lu la dernière page des ouvrages ! Alors, vous vous doutez bien que la lecture de ce troisième opus était une évidence !
Synopsis
Voici déjà plus de deux années qu’Ophélie a quitté le Pôle, que son mari Thorn a disparu, qu’elle a rencontré Dieu… Deux ans et sept mois exactement que notre passe-miroir se morfond sur son arche Anima…
Mais la talentueuse liseuse ne peut se résoudre à rester cloîtrer sur son arche, à attendre des nouvelles de Thorn, elle doit agir. À l’aide de bribes d’indices – la lecture du livre de Farouk, sa rencontre avec Dieu, la photographie de la XXIIème Exposition Interfamiliale – Ophélie décide de quitter son arche natale pour rejoindre l’arche de Babel – véritable arche cosmopolite -. Sous une fausse identité, Ophélie ou plutôt l’apprentie Eulalie rejoint la Bonne Famille pour devenir une avant-coureuse dans l’espoir d’avoir accès à de nombreux ouvrages qui la mettront peut-être sur la bonne voie pour retrouver Thorn. Mais arrivera-t-elle à tromper Dieu ? Arrivera-t-elle a déjouer les nombreux pièges qui l’attendent ?
Avis
> L’avis de C
Plus de 400 pages de bonheur ! Mais également plus de 400 pages que l’on ne voit pas défiler !
Ce troisième tome confirme une fois encore le talent de Christelle Dabos ! La mémoire de Babel se place dans la même lignée que les deux tomes précédents, c’est une réussite, une vraie réussite.
On sent que la plume de l’auteure gagne en confiance et également en maturité. Cette série est vraiment constante, les trois tomes se valent et il y en a pas un qui soit en dessous des autres. L’auteure développe petit à petit son histoire avec de nombreuses subtilités qui nous apparaissent comme logiques.
Ici, on découvre une nouvelle arche, Babel, avec de nouveaux us et coutumes que l’on se surprend à admirer – mieux, même, on y adhère ! – : « Il sera une fois, dans pas si longtemps, un monde qui vivra enfin en paix. En ce temps-là, il y aura de nouveaux hommes et il y aura de nouvelles femmes. Ce sera l’ère des miracles » – et de nouveaux personnages dont la psychologie nous est présentée en détail. Bref, je lui tire mon chapeau.
Attardons-nous sur le fond, maintenant. La mémoire de Babel est ponctuée de rebondissements plus surprenants et exaltants les uns que les autres. L’intrigue prend toute sa dimension mais – malheureusement pour les lecteurs – les questions sont – trop – nombreuses lorsqu’on referme le livre !
Quelle joie de retrouver Ophélie qui s’émancipe de sa famille, de sa belle-famille et qui agit seule, on sent qu’elle a mûri – on a affaire à une femme mariée désormais ! – pendant cette ellipse de temps entre la disparition de Thorn et sa décision de se rendre sur Babel. Notre liseuse et son écharpe se montrent tenaces, rebelles et même amoureuses… Quelle joie également de retrouver Thorn, notre héros glacial mais qui se révèle au fond être un cœur tendre malgré son coté bourru – il me fait penser à un nounours en guimauve ! Et puis je dois dire que la découverte de cette nouvelle arche m’a énormément plu, on y découvre de nombreux personnages auxquels on s’attache – je pense ici particulièrement à Ambroise et Blasius -… J’avais peur en arrivant sur Babel de me lasser, de ne pas accrocher mais c’est tellement bien fait qu’on ne perd pas le fil !
Bref, pour résumer, j’ai aimé, j’ai adoré, j’ai ri, je ne pouvais pas lâcher le livre parce que je devais savoir ce qui allait se passer au chapitre suivant… Un véritable moment d’évasion.
Harry Potter est pour moi la référence absolue en littérature jeunesse – dixit la personne qui a les reliques de la mort tatouées sur son bras droit – eh bien, la passe-miroir a fait fort, très fort car elle surpasse mon admiration, mon engouement pour la saga Harry Potter.
Vivement le tome 4…