« Qui parle d’aller vous faire trouver la peau, Jack ? Il n’est pas dans notre intérêt de faire de vous un martyr, c’est aller à l’encontre de notre but. Vous devez sortir vainqueur ! On vous demande une présence, un rôle. Quatre héros pareils à des drapeaux. Vous n’aurez même pas à monter, la cavalerie qui vous accompagnera s’en chargera le moment venu. »
Pierre Dubois, Dimitri Armand, Texas Jack, Éditions du Lombard, 2018, p. 30.
Motivations initiales
Lorsque votre libraire – en général, de très bon conseil – vous dit d’une BD de la collection Signé – en général, une excellente collection – qui vous fait de l’oeil : « Allez-y, c’est du tout bon », il n’y a pas à hésiter. Et c’est exactement ce qui s’est passé avec Texas Jack, commis par les mêmes auteurs que l’excellent Sykes que nous avions beaucoup aimé. Alors, c’est vraiment du tout bon ?
Synopsis
Dans le Wyoming, état du Nord-Ouest des États-Unis, Roy Passendale à la haute main sur un groupe de gros propriétaires dont la préoccupation est simple : gagner le plus d’argent possible, diriger des exploitations de plus en plus grandes et prendre le plus de pouvoir possible. Pour cela, il faut faire fuir les petits colons, nettoyer le terrain. Et, pour cela, il a conclu un accord avec Gunsmoke, qui dirige une bande de mercenaires hyper-violents. Mais la situation semble rapidement échapper à Passendale.
Quelque part, dans un autre état américain, Texas Jack et sa troupe se produisent. Ils présentent un spectacle de cirque, à l’occasion duquel ils mettent le personnage d’un héros, Texas Jack lui-même, ramenant à la raison des bandits sanguinaires. Un soir, après le spectacle, un représentant du gouvernement vient le voir, et lui demande d’accepter la mission d’aller combattre Gunsmoke. Des renforts de l’armée doivent les attendre pour mener l’attaque. Réticent – il n’a jamais réellement combattu, même s’il monte parfaitement à cheval et tire remarquablement sur des assiettes en porcelaine -, Texas Jack, sous la pression, finit par accepter.
Le voilà donc embarqué dans l’aventure avec Wild Ryan Greed, son second, Amy O’Hara, une rouquine libérée qui joue du fouet, et Kwakengoo, le peau-rouge noir, dont l’arme de prédilection est l’arc – et qui n’a d’indien que quelques souvenirs, lointains !
À peine descendus du train qui les amène au milieux des grandes plaines américaines, ils sont pris en charge par un guide. Mais ils tombent quelques heures plus tard dans une embuscade, à l’occasion de laquelle leur guide est tué. Continuant à progresser, ils arrivent à une auberge…
Avis
> L’avis de T
Cette bande-dessinée, c’est un régal. Juste un régal !
Nous l’avions déjà dit – et nous étions d’accord ! – au sujet de Sykes, et cela se confirme ici : le scénariste ne s’autorise aucune faiblesse dans le scénario. L’histoire est bien ficelée, il y a des rebondissements, de la tension, différents enjeux, de la manipulation, des combats. Les méchants sont de vrais méchants – ah, ce Gunsmoke, on adore le détester ; quand à Roy Passendale, on lui referait volontiers le portrait, pour lui faire passer le goût du cynisme.
Et toutes ces atmosphères sont superbement rendues par un dessin qui rend hommage à l’histoire, et réciproquement. En plus, c’est un one-shot, mais, avec ses 124 pages, on en a pour son argent.
Et on retrouve Sykes ! Toujours aussi intéressant, comme personnage, malin mais toujours aussi sombre. Franchement ? En fait, en refermant l’album, on n’a qu’une hâte : le retrouver dans une troisième histoire, et continuer à le découvrir. Vraiment, on a envie de continuer à arpenter les grandes plaines à ses côtés. Et on retrouve avec le même plaisir ses acolytes, O’Malley, Booth et Renard Gris.
Bref, c’est toujours du grand art. Et on aime ça, chez Ô Grimoire !
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