Chronique de Cabale à la cour, de Jean-Michel Delacomptée.
« Quand un clan à la cour recherche la ruine d’un autre, tous ceux qui tentent de s’interposer y perdent des deux côtés. Le parti qui se juge en droit d’attaquer s’irrite des obstacles qu’on lui oppose, et celui qui se défend reproche à ses soutiens, s’il est vaincu, de l’avoir mal défendu, ou de l’avoir empêché de vaincre. Dans ces conditions, personne n’est content. »
Jean-Michel Delacomptée, Cabale à la cour, Éditions Robert Laffont, 2021, p. 38.
Motivations initiales
Vous le savez les librairies sont un peu mes résidences secondaires ! Ce livre est tombé par pur hasard entre mes mains… Forcément le résumé m’a plu et je l’ai embarqué dans ma besace !
Synopsis
1710. Versailles. Les rumeurs vont bon train à la cour. On sait que Philippe d’Orléans – le gendre du roi – n’a pas les faveurs du vieux monarque guerrier. Louis XIV n’apprécie guère la vie de débauche que mène son gendre et il doute de sa fidélité. Comment faire confiance à celui qui convoite le trône d’Espagne et qui se permet d’insulter ouvertement et en public la favorite et épouse du Roi Soleil, Madame de Maintenon ?
Le duc de Saint-Simon, fidèle ami de Philippe d’Orléans, veut pour sa part absolument éviter que ce dernier ne finisse en exil et meurt seul, oublié de tous, comme le tristement célèbre Nicolas Fouquet. Mais comment faire pour régler cet incident et éviter que les foudres du roi ne s’abattent sur son gendre – et, au passage, que Saint-Simon ne soit un dommage collatéral de cette colère… – ?
Avis
Eh hop le voici mon premier coup de cœur de l’année 2021 ! Et pourtant, cette pépite semble passer largement inaperçue et c’est bien dommage !
Ce livre est dantesque ! Ce roman est à la fois un dialogue totalement fictif entre deux grands personnages du XVIIIème siècle et un récit criant de vérité qui dépeint parfaitement la société d’Ancien Régime et plus particulièrement le microcosme de la cour de France. Dans le nid de serpents – et ce sont des vipères bien venimeuses, pas de sympathiques couleuvres ! – qu’est la cour, les rumeurs se répandent tout aussi rapidement que sur Twitter ou Instagram aujourd’hui…
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce petit roman, c’est sans aucun doute le rapport de force qui se met en place entre Philippe d’Orléans, qui traîne avec lui une image de débauché, soupçonné qu’il est d’avoir des mœurs légères et Saint Simon qui, lui, nous apparait comme un saint homme aux sages conseils… mais tellement manipulateur. En arrière plan, ce dialogue amène à nous interroger sur la complexité des relations humaines, la duperie et les ambiguïtés qui planent dans les plus hautes sphères de l’état.
C’est parfois drôle, très souvent intelligent, ça se lit très rapidement et je vous le recommande chaudement !

Je note pour mon beau-fils qui apprécient les récits de l’époque !
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