Chronique de Les montagnes hallucinées, de Gou Tanabe, d’après H.P. Lovecraft.
« Sur des kilomètres et des kilomètres, quelque soit la direction dans laquelle on regardait, s’étalait cette gigantesque cité. Elle avait dû constituer le centre d’un chapitre archaïque de l’histoire de la Terre dont les ramifications ne sont que vaguement évoquées dans les mythes les plus obscurs et les plus déformés. Elle est à mettre au rang de la Valusie, de R’lyeh, d’Ib dans le pays de Mnar ou de la cité sans nom des déserts d’Arabie, ces villes blasphématoires qu’on n’évoque qu’à mi-voix. »
Gou Tanabe, Les montagnes hallucinées – T. 2, Editions Kioon, 2020, p. 34-35.
Motivations initiales
On dit que l’univers de H.P Lovecraft constitue une pierre angulaire de la science-fiction horrifique, et même une porte ouverte vers une folie inimaginable basée sur des dieux anciens qui en un instant peuvent faire basculer l’univers dans le chaos. Avouez que, pour quelqu’un qui n’y connait rien, ça donne envie de lire ces deux tomes, non ?
Synopsis
Début des années 30. L’Antarctique, terre de mystères au climat redoutable est une source de curiosité et d’aventures pour l’expédition de la Miskatonic. Financée par la fondation Nathaniel Pickman, l’équipe composée d’imminents chercheurs prend le large pour ce continent dangereux.
Sur place, les découvertes faites s’annoncent comme révolutionnaires pour la science mais les traces d’une civilisation ancienne bouleversent les plans de l’équipage, qui décide alors de se séparer en deux groupes.
Sans nouvelles du professeur Lake et de sa petite troupe, partie plus profondément dans les terres, le reste de l’équipage décide de partir en mission de sauvetage. Ils ne s’attendaient pas à entrer dans l’horreur et la folie de temps anciens méconnus de tous…
Avis
En lisant ces deux tomes, on est complètement dépaysé ! En effet, imager les créations de Lovecraft n’est pas donné à tout le monde. Certaines représentations de créatures comme le Shoggoth et les Anciens sont tellement ouvertes à l’interprétation du lecteur qu’un connaisseur des écrits de H.P Lovecraft et de E.A Poe pourrait être surpris du parti-pris de l’illustrateur. Pour ma part, ne connaissant que très peu l’œuvre originale, cette représentation des formes de vie anciennes et de civilisations oubliées n’avait rien pour me choquer. J’ai apprécié le souci du détail dans l’expression des personnages et dans les décors. Mais, léger bémol, j’ai fini par me perdre parfois dans le détail.
Un point fort de ces deux tomes est sans aucun doute la représentation des sentiments. Les chercheurs, que la curiosité a entraînés vers le danger, ont soudain sur le visage l’expression d’une peur qui nous fait bien comprendre la chance que nous avons d’être au chaud dans notre lit, sous une couette moelleuse, lumière allumée.
Ces deux livres sont, faut-il le préciser, à réserver à un public averti : les morts, nombreuses, sont rarement douces. Ne mettez donc pas ces deux tomes entre les mains des plus jeunes, même s’ils vous parlent constamment de Lovecraft – comment ça, ça sent le vécu ?
Souvent considérée comme impossible à adapter, Les montagnes hallucinées version manga constitue un bon premier pas dans l’univers de H.P. Lovecraft. Une aventure fascinante, horrifique avec une conclusion surprenante, la lecture m’a fait froid dans le dos et ça ne vient pas que du climat…

J’ai lu le tome 1 et merci d’en parler car je sais que le Tome 2 est à la bibliothèque et qu’il faudrait que je le prenne…. Un univers assez loin de ce que j’aime mais je ne l’ai pas lâché et quelle beauté de livre dans sa conception. 🙂
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