Chronique de Murena – T.10 Le banquet, de Jean Dufaux, Philippe Delaby & Theo.
« Néron s’est mis en tête de reconstruire Rome à son image. Un image démentielle. Comme cette Domus aurea qui engloutit des fortunes. Les coffres se vident, les impôts ne suffisent plus. »
Jean Dufaux, Philippe Delaby & Theo, Murena – T.10 Le banquet, Dargaud, 2020, p. 34.
Motivations initiales
Une série connue, qu’on ne présente plus, mais que je suis assidûment ! Il suffit d’un tome pour tomber dans l’engrenage et ne plus vouloir quitter cet univers où l’on apprend une multitude de détails sur Rome et, plus largement, sur l’empire romain.
Synopsis
Le massacre des chrétiens se poursuit à Rome. Pour tenter de faire cesser ces actes de barbarie, Lucius Murena décide d’approcher Néron.
Mais ce retour en grâce provoque de nombreuses rancœurs et convoitises. Ne voyant pas le mal arriver, Lucius Murena va se retrouver malgré lui au centre d’un terrible complot.
Avis
C’est avec une petite angoisse que j’ai ouvert ce dixième tome de la série car le talentueux Philippe Delaby nous a quittés, laissant Murena orphelin d’un de ses pères… Est-ce que ce tome allait m’emporter comme les autres ou bien allais-je vraiment ressentir le changement de style au niveau des illustrations ?
Encore une fois, l’histoire est riche, elle foisonne de petits détails, elle met en lumière les différents complots et manipulations dont usent les hommes avides de pouvoir. On voit que Néron sombre de plus en plus dans la paranoïa, qu’il doute de tout et de tout le monde en permanence et qu’il semble déconnecter de la réalité notamment au sujet de la reconstruction de Rome suite à l’incendie… Vous le voyez, tout partait bien sauf qu’il y a un gros bémol et ce bémol s’appelle Lucius Murena. Ici, Lucius n’est qu’un spectateur alors qu’il devrait être acteur comme il approche l’empereur et tente de renouer avec lui. Et puis, ce qui m’a paru vraiment très et trop gros, c’est l’apparition de la sœur de Pison – qui soit dit en passant n’a jamais existé -, le personnage est vraiment trop caricatural et on passe complétement à côté.
Côté illustrations, on sent bien que Théo s’est énormément investi, qu’il tente de s’approprier les personnages et les décors, mais il faut avouer que passer à la suite de Delaby, ce n’est pas évident ! Si les décors sont exécutés d’une main de maître, qu’ils font encore et toujours rêver le lecteur, c’est pour les personnages que ça pêche un peu… J’ai parfois eu du mal à reconnaître Néron ou même certains personnages des tomes précédents. Aïe ! Je pense que Théo a voulu trop coller au style de Delaby pour ne pas déstabiliser le lecteur mais même si ça part d’une bonne intention, le résultat est mitigé.
Vous l’aurez compris, on sent que ce dixième tome est né dans la douleur mais comment pouvait-il en être autrement… ? Malgré tout, le onzième tome m’attend sagement dans ma pile à lire et j’espère un jour que le dernier tome prévu, le douzième, sera publié.
Pour en savoir plus
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