Chronique de Zaroff – T. 2 La Vengeance de Zaroff, de François Miville-Deschênes et Sylvain Runberg.
« Comme le disait si bien Marc Aurèle…
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé…
Et le courage de changer ce qui peut l’être…
… Mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. » »
François Miville-Deschênes et Sylvain Runberg, Zaroff – T. 2 La Vengeance de Zaroff, Éditions du Lombard, 2023, p. 21.
Motivations initiales
Jolie surprise en sortie de boîte aux lettres : les Éditions du Lombard – merci ! – nous donne, une nouvelle fois, l’occasion de découvrir l’un de leurs nouveaux albums, La Vengeance de Zaroff, librement inspiré d’une nouvelle d’un auteur américain, Richard Connell, publiée en 1924 – The most dangerous game. Plus connue, peut-être, que la nouvelle elle-même, sa première adaptation cinématographique, de 1932, dont la version française s’appelle La chasse du comte Zaroff (parfois Les chasses du comte Zaroff). Dans un premier tome indépendant, Zaroff, les deux auteurs avaient imaginé une première histoire de vengeance. Mais de quoi parle donc ce deuxième opus ?
Synopsis
Près de 10 ans après l’aventure relatée dans le premier tome – et nous voilà en 1941 -, le capitaine Sanger Rainsford a été chargé de retrouver Zaroff. En effet, le gouvernement américain souhaite s’attacher ses services pour exfiltrer de Russie Ludmilla Sergueïevna Doubrovskaia. Cette dernière est physicienne et les autorités comptent sur elle, avec Léo Szilard, Enrico Fermi, Albert Einstein, Vannevar Bush et d’autres encore, pour parvenir, avant les Nazis, à fabriquer la première bombe atomique.
Pourquoi Zaroff ? Parce qu’il est russe d’origine, et, surtout, qu’il connaissait Ludmilla. L’enjeu est suffisamment important pour que, malgré le dossier chargé de Zaroff, ils soient disposés à lui accorder l’immunité, s’il participe au commando dont la mission sera d’aller en Russie la convaincre de rejoindre les États-Unis. Et, cerise sur le gâteau, il lui annoncent que sa mère est encore vivante et à recueilli ses nièces et neveu…
Parviendront-ils à survivre, à échapper aux troupes allemandes, aux troupes russes, à retrouver Ludmilla, à la convaincre, à revenir aux États-Unis ? Il faut un expert de la chasse… même à l’homme… pour avoir quelques chances de succès !
Avis
Comme toujours dans les albums de la collection SIGNÉ, tout est soigné. Le scénario, le dessin, la mise en couleurs.
Le décor est posé dès le début, lorsque Rainsford, sur la piste de Zaroff, a toutes les peines du monde à rester suffisamment longtemps en vie pour transmettre le message dont il est chargé. Message qui est aussi une mise au défi, et que Zaroff reçoit effectivement comme telle, qu’il accepte par ces mots :
« Une chasse sur mes terres d’origine ? Après tout, c’est alléchant ».
Dur, intransigeant, glacial – plus encore que le climat russe, alors que nous sommes en décembre 1941 -, voire même inhumain, Zaroff n’est évidemment pas sympathique (sauf à apprécier les psychopathes au sang froid). Mais quel personnage ! Si l’on ne peut pas raisonner avec lui en termes de sentiments, il est en tout cas profondément impressionnant.
Et tout concourt à ce qu’il nous apparaisse pour tel : les décors, les accrochages avec les troupes allemandes, chaque événement est l’occasion de vérifier sa maîtrise et sa brutalité.
On est naturellement – et c’est très malin de la part des auteurs – très curieux de voir comment il va réagir une fois en face de cette Ludmilla, son amour de jeunesse. Cela sera-t-il l’occasion de voir dans ses yeux une étincelle d’humanité… ou pas ? Et elle, comment réagira-t-elle ?
Pour le savoir, c’est très simple – bien plus, en tout cas, que pour Sanger Rainsford – : un parachute, des vêtements chauds, de quoi vous défendre contre tous types de dangers… et rendez-vous sur le tarmac, direction Moscou ! Nous fournirons le parachute. Alors, vous en êtes ?
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

A reblogué ceci sur Amicalement noiret a ajouté:
Ça donne envie 😁
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