Policiers, Récit historique, Roman, Roman noir

Fauves

Chronique de Fauves, d’Éric Mercier.

« Quitte à vous décevoir, commandant, il y a autant de façons d’authentifier un tableau qu’il y a de peintres. Il n’y a pas de tests scientifiques qui permettent à coup sûr de prouver l’authenticité d’une œuvre et notre profession n’est pas réglementée, donc toute personne est juridiquement en capacité d’établir un certificat pour n’importe quel peintre. Ce qui compte, c’est la notoriété et la crédibilité de l’expert, sa connaissance parfaite de l’œuvre du peintre. En ce qui me concerne, je fais autorité sur trois ou quatre artistes. »

Éric Mercier, Fauves, HarperCollins, 2022, p. 94.

Motivations initiales

Connaissant mes goûts, il y avait peu de chance de se tromper en m’offrant ce livre, chaudement recommandé par la Griffe Noire. Et comme je viens d’enchaîner plusieurs livres qui se déroulent, de près ou de loin, dans le milieu de la peinture, il était logique de m’y attaquer maintenant…

Synopsis

Certaines morts sont absurdes. D’autres prévisibles. Et certaines sont justes sordides. C’est clairement le cas de cet homme qui, dans des circonstances qui restent à établir, a fini dévoré par les cochons de la Ferme du bois de Vincennes.

L’enquête va d’abord devoir établir qui est la victime, avant même d’essayer de démêler les circonstances du drame… mais les indices sont minces : si le visage a été relativement épargné, le reste du corps offre peu d’éléments, si ce n’est une alliance, retrouvée sur un doigt épargné de la gloutonnerie des animaux.

Les pistes mènent finalement l’équipe du commandant Frédéric Vicaux jusqu’à un riche héritier, amateur d’art et, en particulier, de peintres fauves, Ivan Katos. Accident, vengeance, jalousie ?

L’affaire semble d’abord classique, jusqu’au moment où tout bascule : Ivan Katos n’existe pas ! Mais qui se cachait alors derrière cette identité, d’où sortait son argent, à quelles affaires louches était-il mêlé pour finir ainsi ?

Avis

L’intrigue est touffue, complexe à souhaits, et l’on se laisse embarquer dans cette aventure avec beaucoup de plaisir. Les personnages sont riches, à commencer par le commandant Frédéric Vicaux, qui vit mal de voir aussi peu son fils depuis sa séparation d’avec sa mère, et qui voit réapparaître Anne, avec qui il a eu une aventure pendant un an, mais qui, à la suite d’une dispute, est sortie de sa vie. Mais elle revient d’abord vers lui parce qu’un doctorant en histoire de l’art avec qui elle travaille a disparu.

Autour de lui, ses deux adjoints, Laetitia et Jean-Michel, qui n’ont pas encore trouvé comment travailler en bonne intelligence. La juge Camille Meurice, récemment mutée des Ardennes à Paris, et qui compte sur lui pour régler vite et bien l’affaire.

Rapidement, le commandant Vicaux a la conviction que les tableaux qui ont contribué à la célébrité et à l’aisance d’Ivan Katos, le mystérieux mort au passé empli d’ombres pourraient bien être des faux. Mais comment le prouver ? Comment travaillent les experts qui établissent les certificats d’authenticité ? Toute cette quête va amener notre policier de Berlin au Chili, sur la piste de biens spoliés par les nazis.

On apprend beaucoup de choses, on en profite pour revoir ses connaissances sur les peintres fauves, Matisse, Dufy, Derain, Marquet, de Vlaminck. On glisse un œil dans les officines et les arrières-boutiques des marchands d’art. De nombreux rebondissements permettent à l’auteur de nous égarer au milieu des fausses pistes. Et ça fonctionne !

Bref, ce livre plaira à tous ceux qui aiment les romans policiers qui jouent à la fois sur la dimension d’enquête, mais qui ont également un décor historique. Alors, êtes-vous prêt à passer de l’autre côté de la toile ?

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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