Histoire, Roman, Témoignages

La Louve de Dêrsim

Chronique de La Louve de Dêrsim, de Yasmina Kramer.

« – Nous menons une guerre qui représente la philosophie de la paix et de la démocratie, commence-t-elle. Cette guerre n’est pas seulement la nôtre, mais celle de l’ensemble de l’humanité. »

Yasmina Kramer, La Louve de Dêrsim, Éditions Pocket, 2024, p. 83.

Motivations initiales

J’ai découvert il y a quelques temps à Lyon, la librairie à soi.e. Ce lieu est un vrai cocon où l’on se sent à l’aise, en sécurité et des ondes sereines y circulent… Ce roman était une recommandation des libraires, j’ai donc craqué car le sujet me parle énormément.

Synopsis

Novembre 2015, France. La ville de Paris a été la cible d’attaques terroristes et les français pleurent leurs morts. Dans le même temps, à des milliers de kilomètres de la capitale française, les forces kurdes – dont les rangs sont peuplés essentiellement de femmes – libèrent la ville de Sengal, en Irak. 

Avis 

Un roman sidérant qui pour moi ressemble d’ailleurs plus à un journal de bord des combats se déroulant en Irak et en Syrie. Cette histoire nous entraîne au cœur du combat aux côtés de ces femmes combattantes qui luttent pour la liberté. 

Journal de bord car le lecteur est propulsé à la fois au plus proche de la ligne de front, là où les combats font rage, mais également à l’arrière où toute l’intendance s’organise – achat d’armes, de cigarettes, organisation du couchage et des repas. On assiste à une véritable chaîne de solidarité entre les combattants de différentes nationalités – saviez-vous que des européens larguent tout ce qu’ils ont pour défendre un peuple opprimé ou simplement parce qu’ils ont envie d’un véritable changement de vie, une rupture avec le monde occidental ?

Au fil des pages, nous découvrons les combattantes et les grands drames de leur vie. Pour beaucoup d’entre elles, elles ont flirté avec la mort, ont vu les djihadistes tuer leurs proches et leur corps portent encore les stigmates de cette barbarie. C’est poignant, révoltant et consternant… Comment peut-on en arriver là ? Pourquoi décider de lapider une femme en place publique ?  Pourquoi vendre des petites filles à un chef djihadiste pour que ses hommes les violent sans répit. 

Point de pathos ou autre dans cette histoire, les mots sont là pour dire la mort et la barbarie mais également – et surtout, j’ai envie de dire – un vent d’espoir et un cri de résistance. Ces combattantes sont des féministes au sens le plus noble du terme, elles tentent de faire changer les mentalités, de répandre l’égalité entre hommes et femmes dans les villages où elles se rendent. 

Un livre unique qui malheureusement ne fait pas trop de bruit. À lire, absolument !

Pour en savoir plus

Retrouvez la présentation de ce livre sur le site de l’éditeur.

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