Chronique de Mamma Maria, de Serena Giuliano.
« C’est compliqué, Sofia. Elle devrait être dans un centre d’accueil. Il faudrait comprendre pourquoi elle n’a pas été emmenée là-bas à son arrivée… Si on veut l’aider et si on veut qu’elle reste ici avec nous, il faut faire les choses dans les règles. Mais, je vais me renseigner. D’accord ? »
Serena Giuliano, Mamma Maria, Éditions Pocket, 2020, p. 50.
Motivations initiales
J’avoue, j’ai mal jugé Serena Giuliano au départ. Ses romans me semblaient légers, presque trop, et je ne pensais pas qu’ils pourraient me toucher en profondeur. Mais il y a quelques mois, j’ai décidé de la découvrir vraiment. Et là… surprise. Sous la douceur apparente, il y a une force, une justesse, et des personnages qui restent longtemps en tête. Mamma Maria est le roman qui a confirmé que j’avais eu tort : Serena Giuliano mérite qu’on la lise, qu’on la découvre, et surtout qu’on la recommande.
Synopsis
Dans un petit village italien où la mer rencontre la pierre, Maria tient un bar qui porte son nom. C’est un lieu de vie, de confidences, de rencontres, où chacun passe un jour ou l’autre pour se réchauffer au café… ou aux mots de Maria.
Elle écoute, conseille, console, mais ne juge jamais. Son quotidien est fait de sourires, de petites habitudes, et de cette humanité chaleureuse qu’on reconnaît aux héroïnes de Serena Giuliano.
Mais derrière la légèreté apparente, des histoires plus complexes se glissent / se tissent. Maria est confrontée à des sujets brûlants : le racisme ordinaire, l’accueil des réfugiés en situation irrégulière, la tolérance qui s’use parfois sous le poids des préjugés.
Avis
Mamma Maria est un roman qui se lit comme on prend un café en terrasse : avec plaisir, avec lenteur, mais en sachant qu’il y a quelque chose qui reste après la dernière gorgée. Serena Giuliano excelle dans l’art de mélanger humour, chaleur et profondeur. On sourit à ses dialogues pleins de vie, on s’attache à ses personnages hauts en couleur, et puis, presque sans s’en rendre compte, on se retrouve à réfléchir à des questions très actuelles.
Les personnages, comme souvent chez l’autrice, sont d’une justesse incroyable. Maria en particulier, avec sa bienveillance parfois rude, devient une figure presque familiale pour le lecteur. Ce que j’apprécie énormément, c’est la manière dont Serena Giuliano aborde des sujets lourds — racisme, tolérance, immigration — sans jamais tomber dans la leçon de morale. Tout passe par les dialogues, les interactions, les situations, comme dans la vraie vie.
Et puis il y a l’Italie. Pas celle des cartes postales, mais celle qui vit, qui respire, qui a ses colères et ses enthousiasmes. Les odeurs, les couleurs, la mer, les voix… tout participe à cette sensation d’immersion. C’est une Italie qu’on ressent autant qu’on la lit.
Mamma Maria est un roman qui surprend, qui réconcilie avec l’idée qu’on peut lire un livre doux et pourtant engagé. C’est un texte qui fait du bien et qui, sans en avoir l’air, nous pousse à ouvrir un peu plus nos bras et notre esprit.
Allez, entrez chez Mamma Maria pour un café, vous repartirez avec un morceau d’humanité en plus !
Pour en savoir plus
Retrouvez la présentation de ce livre sur le site lisez.com.


J’ignore tout de l’autrice, qui n’est pas dans mon corpus habituel. Mais ta chronique me donne vraiment envie de me pencher sur son œuvre. Je note donc ce titre, d’autant que j’adore lire en sirotant un café.
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C’est très léger et en même temps très poignant… J’ai adoré et adhéré !
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