Aventures, Bandes dessinées, Heroic fantasy

Le grand pouvoir du Chninkel

« J’ai la charge d’une infinité d’autres mondes et des milliards de milliards d’êtres que j’ai créés… Crois-tu que j’ai le temps de chercher quelqu’un d’autre sur celui-ci ? Ce sera donc toi, J’on. »

Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski, Le grand pouvoir du Chninkel, Casterman, 1988, p. 20.

Motivations initiales

Un ami me l’avait recommandé, il ne restait donc qu’à le découvrir. Et, des années plus tard, j’ai décidé de le relire, pour rappeler à certain(e)s quelques souvenirs « d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » !

Synopsis

Comme à chaque croisée des soleils, c’est la guerre. Chacun des trois immortels envoie ses troupes – Barr Find main noire les légions d’airain de Barr Find main noire ; les archers volants de Jargoth le parfumé, les cavalières borgnes de Zembria la cyclope.

Pourquoi se battent-ils ? Plus personne ne le sait. Le carnage se termine toujours sur une situation de statu quo. Mais ceux qui en font les frais sont les peuples esclaves, Chninkels et Tawals, notamment.

À l’issue de la bataille, les charniers sont nettoyés par les sheershecs bicéphales – des espèces de vautours à deux têtes, alors que quelques guerriers sont restés dans les parages pour achever les éventuels survivants. Survivants au nombre desquels, cette fois, on compte J’on, un chninkel esclave. Il échappe aux sheerschecs et se retrouve sur une hauteur. Perdu, il se demande ce qu’il va bien pouvoir faire, quand, subitement, une sorte de monolithe lui apparait. C’est U’n, qui se désigne lui-même comme le maître créateur des mondes. Il charge J’on de rétablit la paix, sinon, il détruira la planète, parce qu’il ne supporte plus ce conflit. Mais pourquoi J’on, si insignifiant ? Simplement parce qu’U’n n’a pas l’intention de passer plus de temps à chercher quelqu’un d’autre. Ce dieu ne semble pas se sentir réellement concerné… Mais, pour l’aider, il annonce à J’on qu’il lui accorde le Grand Pouvoir, avant de disparaître.

Mais que peut bien être ce Grand Pouvoir ? J’on n’en a aucune idée… et il croit sans vraiment y croire. Mais les événements ne vont pas réellement lui laisser le choix : Grand Pouvoir ou pas, J’on se retrouve obligé d’avancer et de découvrir le monde. Il rencontre Bom-Bom, un Jawal également en fuite, puis G’wel, une chninkel qui lui apprend qu’il existe des chninkels libres. Et son périple ne s’arrêtera pas là…

Avis

> L’avis de T

Même si c’est aujourd’hui bien plus fréquent qu’il y a 30 ans – puisque cette bande dessinée à quasiment 30 ans -, il faut préciser que ce one-shot, paru dans la collection Les Romans (A suivre), compte 166 pages.

L’intégralité de l’album est en noir et blanc, passant, en fonction de la situation, d’un trait très fin, parfois juste esquissé, à certains dessins beaucoup plus fouillés, ou avec des à-plats de noir. Bref, une grande variété dans les tracés, en fonction de la progression de l’histoire. Graphiquement, donc, je valide !

L’histoire : on peut d’abord noter plusieurs références. Ainsi, le monolithe n’est pas sans rappeler 2001 l’odyssée de l’espace. L’histoire rappelle aussi le film Willow, qui met également en scène un personnage appartenant à un « petit peuple » chargé de sauver Elora, un bébé humain qui est probablement l’élue qui mettra fin au règne maléfique de la méchante reine Bavmorda. Dans les deux cas, un petit personnage sans pouvoir se retrouve chargé d’une mission qui semble dépasser largement ses capacités.

J’ai d’ailleurs noté, en le relisant, que je dois compléter deux articles de la catégorie « À travers livres » : en effet, on trouve dans cet album une île et un arbre qui entrent bien dans les catégories évoquées dans les articles concernés…

Moi, j’aime bien ces quêtes à l’occasion desquelles un héros qui n’en est pas un – J’on se demande quel peut être le Grand Pouvoir que U’n lui a peut-être accordé ; Willow, qui rêve de devenir l’apprenti du magicien, doit commencer par apprendre que le pouvoir réside dans ses doigts – est investi d’une mission qui semble disproportionnée. Cela correspond bien à l’idée que je me fais de ce qu’est un « héros » : je ne crois pas trop aux héros qui semblent destinés à le devenir, mais, plutôt, des personnages qui le deviennent parce qu’ils se retrouvent emportés dans quelque chose qui les dépassent.

Et, comme dans toute bonne histoire, il y a un retournement de situation très malin à 5 pages de la fin, et qui donne à réfléchir.

Bref, il s’agit pour moi d’un excellent album, que je recommande à toutes celles et ceux qui aiment les histoires féériques, dans un monde que l’on peut qualifier d’heroic fantasy (me semble-t-il, mais je ne suis pas forcément fan de ces « cases » dans lesquelles on veut souvent classer les objets…).

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2 réflexions au sujet de “Le grand pouvoir du Chninkel”

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